Publié le 6 Jul 2019 - 11:47
INFANTICIDE

Marième Sy risque 5 ans de travaux forcés

 

Attraite à la barre pour avoir ôté la vie de son nouveau-né dès son accouchement, Marième Sy risque une peine de 5 ans de travaux forcés.

 

Pour avoir ôté la vie à son nouveau-né dans la nuit du 1er au 2 décembre, Marième Sy, une jeune femme de 29 ans, célibataire et mère de 2 enfants, a comparu hier devant la Chambre criminelle de Dakar. Elle est poursuivie pour infanticide. Courant 2014, Marième Sy a été arrêtée pour infanticide, par la police de Grand-Yoff, le lendemain même de son crime. Elle avait accouché d’un bébé de sexe masculin, bien portant, de 3 500 kg et de 52 cm, ne présentant aucune anomalie squelettique ou viscérale, ni aucune blessure.

Selon le rapport du médecin légiste délivré aux enquêteurs, l’enfant avait de l’air dans les poumons. Ce qui veut dire, contrairement aux dénégations de la présumée coupable, que l’enfant était bel et bien vivant à sa naissance.

Mais pour échapper aux griffes de Dame justice, Marième Sy continue de soutenir que l’enfant était mort-né. ‘’J’ai commencé à avoir des contractions vers 23 h. Et vers 1 h du matin, j’ai accouché toute seule dans ma chambre. Quand il est venu au monde, il a crié une seule fois, puis plus rien. Prise de panique, j’ai pris les ciseaux à côté et j’ai coupé le cordon ombilical. Quelques minutes après, il ne respirait plus. Je l’ai secoué à plusieurs reprises, mais il ne donnait plus aucun signe de vie. J’en ai déduit qu’il était mort. Je l’ai recouvert d’un drap, puis je suis allée le déposer à côté d’une poubelle. Je n’en ai parlé à personne, parce que je vivais avec ma tante et ma grand-mère avec qui je n’avais pas de bons rapports. Mais ils étaient au courant’’, raconte-t-elle devant le juge.

Soulignant ainsi que le père de l’enfant n’était pas au courant de la grossesse et qu’ils ne s’étaient plus revus depuis l’acte sexuel.  

L’accusée a été appréhendée par les limiers, le lendemain de son accouchement. Elle a été dénoncée par sa grand-mère qui a été informée de l’infanticide par la tante de l’accusée. Celle-ci, n’ayant pas vu la fille avec son ventre, en a déduit qu’elle s’est tout simplement débarrassée du bébé. Marième Sy a été davantage perdue par la découverte du corps sans vie du nouveau-né dans un dépôt d’ordures par un clochard. Très vite, il est allé faire une déposition à la police de la localité.

L’accusée clame son innocence

En dépit de tous ces indices qui l’accablent, Marième Sy continue toujours de clamer son innocence. Mais elle n’a pas pu convaincre le maitre des poursuites. Dans ses observations, le procureur lui a rappelé que le père du bébé est un commerçant établi au marché des Hlm et qu’elle aurait pu aller lui en faire part. Il dénonce le fait qu’elle n’ait jamais été en visite prénatale, qu’elle ait toujours essayé de cacher sa grossesse avec des vêtements amples. Il lui reproche aussi le fait d’avoir jugé elle-même que l’enfant avait perdu la vie, alors qu’elle n’a pas l’aptitude de faire cette déduction, pour enfin le jeter dans un dépôt d’ordures.

Ceci, selon le procureur, démontre l’intention qu’elle avait de mettre fin à la vie du nouveau-né. Il a ainsi requis une peine de 5 ans de travaux forcés.

Selon la procédure, Marième Sy, dans ses déclarations, avait soutenu qu’elle n’était enceinte que de 3 mois et qu’elle s’était fait avorter clandestinement. C’est ainsi que les forces de l’ordre l’ont conduite à l’hôpital pour vérifier ses dires. Après le rapport médical contredisant ses propos, elle n’avait d’autre choix que d’avouer son crime.   

Pas du tout convaincu du raisonnement du procureur, son conseiller plaide son innocence et demande son acquittement. Il soutient ainsi que l’autopsie n’a révélé aucun traumatisme ou blessure et qu’en définitif, sa cliente n’est pas coupable. ‘’Elle a été prise de panique, parce que le bébé ne respirait plus. Ma cliente est une victime, dans cette histoire, en perdant un être qui lui a été cher, même si elle ne l’a tenu dans ses bras que quelques minutes. Marième Sy adore les enfants. Elle en a deux dont elle prenait très bien soin’’, a-t-il soutenu.

L’affaire est mise en délibéré et sera vidée le 17 juillet prochain.

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