Le Cilss écarte toute idée de famine
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Au Sénégal, la situation de l’insécurité alimentaire ‘’n’est pas alarmante’’, selon le Colonel Aliou Diouf, représentant du Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss). Ainsi, il a indiqué hier, lors d’un atelier, qu’on ‘’ne peut pas parler de famine’’ dans ce pays.
Le Comité inter-État de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss) travaille essentiellement, ces dernières années, sur l’insécurité alimentaire dans la sous-région. Et, cette année, son représentant au Sénégal souligne que les prévisions ont été ‘’relativement sévères’’ dans certains pays, comme le Tchad et le Niger. ‘’Au Sénégal, c’est un peu la zone Nord-est, notamment la région de Matam, qui a été relativement touchée. Cependant, on ne peut pas parler de famine au Sénégal. Il y a certes besoin d’apporter des provisions d’appoints dans certaines localités de la région de Matam. Pour autant la situation, n’est pas tellement alarmante’’, affirme le Colonel Aliou Diouf. Il s’exprimait hier lors d’un atelier de présentant des résultats du Programme multinational de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2rs).
Or, dans les franges très sahéliennes ou très désertiques des six pays concernés, selon lui, il y a eu quand même besoin d’apporter des provisions. A cet effet, avec l’appui de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (Uemoa) et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), des initiatives ont été prises pour les Réserves alimentaires régionales, afin d’aider les pays en situation critique.
En fait, le P2rs est une initiative multinationale et concerne les pays membres du Cilss. La phase 1 du projet est financée par la Banque africaine de développement (Bad) pour un montant de 19,5 milliards de francs CFA. Son objectif global est de contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations. Mais aussi, d’accroître, sur une base durable, la productivité et les productions agro-sylvo-pastorales et halieutiques. ‘’Ainsi, au cours de l’année 2018, 1400 ha de terres agricoles et 282 ha de périmètres maraichers ont été aménagés. Pour le développement des productions agricoles, 521 tonnes de semences et 31,7 tonnes d’engrais ont été mises à la disposition des populations’’, renseigne l’organisme.
Concernant le renforcement de la nutrition, le P2rs a poursuivi ses actions au niveau de ses zones d’intervention en relation avec la Cellule de lutte contre la malnutrition (Clm). Au total, 107 090 enfants de 6 à 59 mois ont été dépistés. Et, c’est seulement 1987 enfants qui souffraient de malnutrition aiguë modérée et 115 de celle sévère. Ce qui fait un taux de prévalence de 2,2% de la première forme citée et 0,2% pour la malnutrition aiguë sévère. ‘’Le but du projet est de développer chez les populations des capacités de résilience face aux catastrophes naturelles. Il a ainsi contribué de manière significative à l’augmentation des productions agricoles, animalières et halieutiques. L’enjeu aujourd’hui, c’est de pérenniser les résultats. Un projet par définition a un début et une fin. Donc, il faut qu’à la fin, que des moyens puissent être mis en place pour continuer à capitaliser sur ces résultats’’, déclare le Conseiller technique du ministre en charge de l’Agriculture, Modou Mboup.
Il faut noter que le Programme multinational de renforcement de la résilience à l’insécurité alimentaire et nutritionnelle au Sahel (P2rs) a couvert notamment les régions de Fatick, Matam, Kédougou, Kolda Tambacounda, Sédhiou et Ziguinchor.
MARIAMA DIEME