Publié le 5 Sep 2014 - 15:12
INSTRUCTION DU DOSSIER DE L’ANCIEN PRESIDENT DU TCHAD

Habré garde le silence dans la confrontation

 

Considérées comme une phase terminale dans le dossier d’instruction, les audiences de confrontations entre Hissein Habré et ses accusateurs venus du Tchad ont débuté le 1er septembre à Dakar. Droit dans ses bottes, l’ex-chef d’Etat a gardé le silence face aux interpellations et questions diverses soulevées par les juges, témoins et victimes présumées.

 

A l’ombre du procès médiatisé de Karim Wade et de ses sept coïnculpés devant la cour de répression de l’enrichissement illicite, une autre affaire fait son petit bonhomme de chemin, entre peaux de bananes, intrigues de palais, pressions et menaces, obstructions, blocages dans l’instruction, etc. C’est le dossier Hissein Habré, ancien président de la République du Tchad, accusé de « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, crimes de torture).

Cette semaine, un nouveau palier a été franchi à Dakar, avec l’arrivée de quatre (04) personnes de nationalité tchadienne aux statuts différents : deux témoins et deux victimes présumées, tous nommément visés par la Commission d’instruction des Chambres africaines extraordinaires (CAE). Une présence qui a rendu possible le début des audiences de confrontation entre Hissein Habré, d’une part, les victimes et témoins d’autre part.

Fidèle à une stratégie de défense basée sur le mutisme, Hissein Habré était au rendez-vous en compagnie de ses avocats, Mes Ibrahima Diawara et El Hadj Diouf, ce dernier n’étant resté qu’un moment. Face à ses contradicteurs, il a écouté, mais a refusé de répondre aux interpellations et questions diverses qui lui étaient adressées durant la confrontation, indiquent des sources judiciaires contactées par EnQuête hier.

Plus ou moins détendu et serein, l’ex-chef des Forces armées nationales tchadiennes (FANT) est apparu avec le turban blanc immaculé autour de la tête, sans incident cette fois-ci après la polémique soulevée au cours d’une autre audience par le Procureur général des CAE et éteinte par la Chambre d’instruction.

Phase terminale

Débutées le 1er septembre, ces premières audiences de confrontation se poursuivront jusqu’en fin de semaine, en attendant que les CAE convoquent un autre groupe de témoins et de victimes présumées à une autre période. Ces derniers sont choisis selon l’importance des déclarations et révélations recueillies au cours des enquêtes des policiers et magistrats, indiquent des sources judiciaires. Qui expliquent en outre que les confrontations annoncent la phase terminale de l’instruction du dossier Habré, même si elles peuvent encore durer en raison du nombre élevé d’auditions potentielles.

Toutefois, on nous signale que, en réalité, ce sont neuf personnes au total qui devaient être à Dakar. Cinq d’entre elles n’ont donc pas fait le déplacement sur Dakar alors que la totalité des frais de voyage sont pris en charge par le budget des CAE. Selon nos informations, l’une de ces personnes n’a renoncé qu’à la veille du départ alors que « tous ses documents de voyage étaient prêts ».

Ces «défections» seraient-elles le résultat des pressions qu’exerceraient des proches de l’entourage immédiat du Président Idriss Deby Itno sur des victimes présumées et autres témoins du règne de Habré ? Y aurait-il une volonté de ralentir la procédure en cours marquée par l’exécution de quatre commissions rogatoires internationales au Tchad ? La politique est-elle en mesure de parasiter l’agenda établi par la Commission d’instruction des Chambres africaines extraordinaires ?

Pour les associations de victimes du régime de Hissein Habré, il semble que les difficultés soient encore devant elles, même si elles estiment que de gros progrès ont été réalisés depuis près de deux décennies de lutte pour le jugement de l’ex-chef d’Etat. Alors que le réquisitoire introductif du Procureur général des CAE cible cinq ex-dignitaires du régime Habré, aucun d’eux ne semble sur le point d’être livré aux juges en dépit de l’Accord de coopération judiciaire signé entre Dakar et N’Djamena.

Ces ex-pontes du régime de Habré sont Zakaria Berdei, ancien conseiller à la sécurité présidentielle, Saleh Younous et Guihini Korei, tous deux anciens patrons de la Direction de la documentation et de la sécurité (DDS), Abakar Torbo, un ex-directeur du service pénitencier, et Mahamat Djibrine alias «El Djonto». A rappeler que «El Djonto» et Saleh sont en détention au Tchad…

MOMAR DIENG

 
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