Y en a marre sort Philippe Maguilen des eaux
Après avoir aidé l'hôpital Philippe Maguilen Senghor à quitter les eaux à travers une journée d'investissement humain, Y en a marre s'est rappelé au bon souvenir des politiciens en décrétant l'absurdité d'une institution comme le Sénat.
Comme nous l'annoncions dans notre édition d'hier, le mouvement Y en a marre est officiellement sorti de son silence prolongé sur l'actualité politique dominante, le maintien ou la suppression du Sénat. En marge d'une journée d'investissement organisée au centre de santé Philippe Maguilen Senghor de Yoff, le mouvement citoyen contestataire a affirmé son opposition au renouvellement en cours de la première chambre du Parlement dont les élections auront lieu le 16 septembre prochain. Selon son coordonnateur, «dans des situations comme celle-ci (les inondations), l’État doit savoir identifier les priorités. On ne parle pas de report ou de suppression mais l’urgence reste les inondations». En définitive, conclut Fadel Barro, «la question du Sénat doit être mise aux oubliettes». En clair, Y en a marre rejette le Sénat dans les conditions actuelles.
Au moment où les téléthons s'enchaînent sur les chaînes de télévision, Y en a marre était donc sur le terrain, à Yoff. Sur place, il a initié une journée d’investissement humain. L’hôpital de ce village lébou est prisonnier des eaux depuis dimanche suite aux fortes pluies enregistrées le week-end. Mais, il a commencé à changer de visage depuis hier. Après le passage des militants de Y en a marre, l’établissement sanitaire est devenu à nouveau fréquentable, même si les malades devront encore attendre. Les dégâts provoqués par l’inondation ne sont pas encore quantifiables, selon les autorités hospitalières. «Certains ont de l’argent et en donnent. Nous, nous n'en avons pas. Alors, nous ne pouvons que descendre sur le terrain et essayer tant bien que mal d’aider», a expliqué le coordonnateur du mouvement.
Cette action de Y en a marre vient s’ajouter à une liste d’opérations du même genre. «A travers cette action, nous voulons montrer à ces gens-là qui disent ne pas avoir d’argent pour aider qu’il y a toujours un moyen de soutenir», souligne Fadel Barro. Nombreux ont été les jeunes qui ont répondu à l’appel spontané des camarades de Thiaat et Kilifeu. «La population yoffoise est massivement sortie. Les notables et chefs coutumiers sont venus jusqu’ici et ont même prié pour nous», s'est réjoui Barro.
Aujourd'hui, c'est au tour de la Gendarmerie de la Foire de recevoir les brigades NTS contre les inondations avant le déplacement, demain, à l’école Ngagne Samba de Rufisque.
BIGUÉ BOB