Les pupilles de la nation voient le bout du tunnel
Le président Abdoulaye Wade avait, au lendemain du naufrage, promis de faire des orphelins des naufragés des «pupilles de la nation». Plus qu'une promesse, ce fut une volonté confirmée plus tard, lors d’un conseil ministériel tenu le 17 septembre 2003 avant que l’Association nationale des familles des victimes et rescapés du naufrage n’en fasse une «revendication centrale» dans ce qui est devenu, plus tard, le «dossier du Joola».
Sur ce registre, il faut souligner que malgré le vote de la loi, la sortie, le 18 septembre 2008, du décret instituant l’Office national de prise en charge des orphelins mineurs de la catastrophe, devenu Agence de prise en charge des pupilles de la république, ainsi que la nomination de Madame Mbaye Aïssatou Diagne à la tête de l’Office et la réactualisation du fichier des orphelins pour le rendre opérationnel, la prise en charge des pupilles de la nation a tardé à être effective. En effet, c’est au début de l’année 2012 que les pupilles ont commencé à bénéficier d’allocations mensuelles de 20 000 francs par mois. Le recensement effectué en 2005 avait dénombré 660 orphelins dans la région de Ziguinchor. Parmi eux, 245 étaient scolarisés.
Aujourd’hui, ce sont 345 dossiers qui ont été ficelés et bouclés. Toutefois, seulement 212 sur 326 pupilles ont bénéficié (début septembre) d’allocations ainsi réparties : 152 au niveau du département de Ziguinchor, 17 sur 32 à Bignona et 43 sur 64 à Oussouye, soit 64,41 % de prise en charge, sur les dossiers déjà bouclés.
Dans le mémorandum remis au président de la République, dans le cadre du Conseil ministériel décentralisé à Ziguinchor, les familles des victimes du naufrage ont porté à la connaissance de Macky Sall que les paiements des allocations aux pupilles ont démarré en Janvier 2012, alors que la loi portant institution des pupilles précise que la prise en charge prend effet à partir de 2003. Même si le décret d’application de cette loi note que cette prise en charge prend effet à la date de signature du décret (septembre 2008), les familles des victimes estiment, en se fondant sur le principe de la rétroactivité de la loi, que celle-ci devrait couvrir la période comprise entre 2002 et 2012.
Aussi, les familles pensent que ceux qui sont passés majeurs au moment de l’exécution des dispositions du décret doivent, eux aussi, pouvoir bénéficier d’une allocation qui couvre la période d’attente.
HUBERT SAGNA
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