Des femmes-reporters sortent de terre
La deuxième phase du programme «Leadership des femmes et journalisme citoyen» a été lancé hier dans le village de Kaïré, communauté rurale de Thiénaba. Grâce à l'Usaid, 60 femmes ont déjà été «transformées» en journalistes de proximité et alimentent une radio communautaire, Gindiku FM.
La deuxième phase du programme «Leadership des femmes et journalisme citoyen» lancée hier vise à renforcer la présence et la voix de la femme dans les différentes entités chargées de la gestion des affaires. Elle repose sur un financement Usaid à hauteur de 1 million de dollars (environ 450 millions de francs Cfa) pour la formation des femmes des 85 villages des 17 collectivités locales situées dans les départements de Thiès, Mbour, Tivaouane et Bambey. Elle veut aussi consolider la pratique d'un journalisme citoyen dans les trois prochaines années.
Selon Sandra Clark, première conseillère de l’ambassade des Etats-Unis au Sénégal, ce projet soutenu depuis 2010 par l’Usaid à travers l’Association rurale de lutte contre le Sida (ARLS) tend à améliorer la condition des femmes dans leurs communautés respectives, grâce à la formation de 60 femmes reporters devenues des journalistes de radio. «Ces femmes couvrent maintenant les événements communautaires sur la radio Gindiku Fm qui touchent plus de 150 auditeurs», a révélé Sandra Clark.
Cette radio communautaire, couvrant un rayon de 50 km, est considérée comme l'épine dorsale du programme par la coordonnatrice, Khadidiatou Guèye. «Elle reste un espace d’expression sous le contrôle des femmes et est orientée uniquement vers la promotion de la femme’’.
«85 reporters pour 85 villages»
C'est pourquoi l’effectif des femmes animatrices a été renforcé, avec la mise en place d'un réseau de 85 femmes servant comme reporters communautaires volontaires dans les 85 villages ciblés, a expliqué Mme Guèye. «Bien formées» aux différentes techniques radiophoniques, elles servent de correspondantes à la radio Gindiku Fm, avec animation régulière d'émissions basées sur le vécu quotidien des communautés.
Pour le ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfance, le droit à l’information sans aucune restriction est l’un des principes fondamentaux de la bonne gouvernance. «Il constitue pour les femmes un levier d’influence et d’action leur permettant de peser réellement sur les questions importantes relatives au développement de leurs terroirs», a affirmé Anta Sarr.
Avec la phase 2 de ce programme, ‘’il est heureux de voir comment les femmes, bénéficiant d’un encadrement solide et soutenu, se sont investies pour jouir et promouvoir leurs droits, à savoir : dénoncer des injustices, jouer le rôle de sentinelles pour défendre les causes qui leur sont spécifiques’’.
NDEYE FATOU NIANG (THIÈS)