Une meilleure prise en charge étatique souhaitée
Comme chaque trimestre depuis 2019, l’École des familles d'enfants paralysés cérébraux a tenu sa 22e rencontre trimestrielle, vendredi dernier. “Chaque trois mois, nous nous réunissons pour des sortes de thérapies de groupe. Car la raison d'être première de ce groupe est de nous soutenir mutuellement”, soutient la secrétaire générale, Marie Ndaw. Cette dernière, elle-même maman d'une victime, relate aussi ce que ces femmes peuvent rencontrer au sein même de la société. “Parfois, ces femmes et leurs enfants sont rejetés par leurs familles et par la société. Mais nous essayons de les assister psychologiquement. En outre, nous essayons d'inculquer aux parents les bonnes pratiques pour entretenir leurs progénitures atteintes de ce genre de pathologies cérébrales.”
Pour clore son propos, Marie Ndaw souhaite que l'État, en commençant par la tutelle, mette tous les enfants sur un même pied d'égalité. “Le plaidoyer est simple : nous invitons le ministère de la Petite Enfance et le président de la République à entendre notre désarroi. Dans les cases des tout-petits, par exemple, seuls les enfants valides sont pris en charge. Lors de la récente semaine de la Petite Enfance, leur portion a été très congrue pour ne pas dire inexistante. Ce sont des gènes de correctifs à apporter pour pouvoir sentir une certaine volonté des autorités.”
Le président de l'association, Rawane Samb, ne dit pas autre chose ; il s'attarde sur les difficultés rencontrées au quotidien. “Nous vivons des situations assez compliquées. Il suffit de voir les enfants pour savoir ce que nous endurons en tant que parents. Nous sommes dans un pays où la prise en charge de ces enfants reste à désirer. Talibou Dabo est le centre de référence, et même là-bas, le nombre de places est très limité par rapport à la demande.”
Rawane Ngom poursuit en évoquant une des raisons qui poussent les candidats à l'émigration irrégulière à tenter l'aventure de la mer. “Tous les parents rêvent de partir en Europe pour que leurs enfants soient pris en charge. Ce que l'on ne dit pas, c'est que l'émigration clandestine a plusieurs autres motivations qui ne sont pas que financières. Et pour les pères et mères de famille que nous accueillons, le péril de l'océan est avant tout une opportunité pour sauver leurs enfants.”
Mamadou Diop