Publié le 10 Sep 2024 - 16:46
LA SODAV OUTILLE LES MEMBRES DE SON CONSEIL D'ADMINISTRATION

Un séminaire clé pour mieux protéger les droits des artistes et interprètes

 

La Société sénégalaise du droit d'auteur et des droits voisins (Sodav) a clôturé, hier, au lac Rose, une session de formation de trois jours destinée aux membres de son nouveau Conseil d'administration.  Ce séminaire, tenu en présence des nouveaux administrateurs, visait à les outiller sur les principes fondamentaux du droit d'auteur, la gestion collective et le fonctionnement de cette institution.

 

Le séminaire de formation, lancé le 4 septembre dernier dans les locaux de la résidence Salim, s’est achevé hier au lac Rose. Cet événement s'inscrit dans une démarche de renforcement des capacités et de transparence au cœur des priorités de la Sodav.  À la suite de l'assemblée générale du 27 juin dernier, douze administrateurs ont été remplacés. Comme le souligne la présidente du Conseil d'administration de la Sodav, Ngoné Ndour, ‘’cette initiative visait non seulement à transmettre les connaissances techniques, mais aussi à inculquer des valeurs essentielles telles que la loyauté, la cohésion et le respect des procédures internes. Il était essentiel de les outiller de façon professionnelle pour la bonne marche du conseil afin de relever de nouveaux défis’’, explique Mme Ndour.

L’autre objectif, selon elle, était de sensibiliser les administrateurs sur les attitudes à avoir pour que le conseil soit productif. Voilà, entre autres, l'objet de cette session.

À cet effet, poursuit la présidente de la Sodav, ‘’la formation qui a duré trois jours a été animée par le président de la Commission de la copie privée Aziz Dieng. Le premier jour, il a abordé la problématique sur les droits d'auteur et les droits voisins’’.

Il est, en effet, essentiel, selon la PCA de la Sodav, que les administrateurs soient bien imprégnés de la matière sur laquelle ils sont appelés à travailler.

À la suite d’Aziz Dieng, il y a eu le directeur-gérant de la Sodav, Aly Bathily, qui est largement revenu sur la gestion collective et les sanctions. ‘’Cela concerne tout ce qui est principes généraux du droit de donner et de soi-même. On a discuté de nouvelles fondamentales règles à respecter et des perspectives. C’était important que l’on comprenne quelles sont nos spécificités, car on a notre particularité’’.

Au troisième jour, animé par Ngoné Ndour, il a été surtout question du fonctionnement des instances de la Sodav, du conseil d'administration... Madame Ndour est revenue sur le statut, les textes et le fonctionnement du conseil d’administration, en rappelant aux administrateurs quelles sont les missions, ce qui est attendu d’eux et aussi en les incitant à un esprit de loyauté.

Des enjeux cruciaux pour les acteurs culturels

Parmi les participants, il y avait la comédienne et représentante des acteurs de l’audiovisuel Rokhaya Niang. Cette dernière a souligné l'importance de cette formation pour les professionnels du secteur. En effet, elle a particulièrement insisté sur l'enjeu des droits voisins. ‘’Les droits voisins nous intéressent le plus, car nous les interprètes nous sommes là aujourd'hui parce qu’il y a beaucoup d’acteurs qui ont joué sur des théâtres, qui ont fait beaucoup de films, mais qui n'ont jamais eu à percevoir quelque chose. Donc, avec l'arrivée de la copie privée, on aura les droits voisins et c'est ce que nous attendions. C'est ce qui m'a poussée à me présenter pour entrer dans ce conseil d’administration’’.

Selon elle, l'introduction de la copie privée est perçue comme un espoir pour de nombreux artistes qui n'ont jamais reçu de rémunération pour leur travail dans les productions audiovisuelles. "Beaucoup d'acteurs et comédiens ne maîtrisent pas les contrats ni leurs droits patrimoniaux. Cette formation m'a permis de mieux comprendre les enjeux de notre métier et de mieux défendre les droits des artistes que je représente’’, a-t-elle déclaré.

Dans le même élan, elle lance un appel à tous les acteurs, comédiens et artistes qui n'ont pas encore adhéré à la Sodav. ‘’Beaucoup hésitent en pensant que cela ne leur rapportera rien, mais après cette formation, j'ai réalisé l'importance de cette démarche. J'ai appris beaucoup de choses et il est de notre responsabilité de transmettre ces connaissances afin que ceux qui ne sont pas encore inscrits puissent le faire et ainsi percevoir leurs droits de manière équitable’’, a-t-elle plaidé.

Ainsi donc, cet atelier a non seulement permis de clarifier les procédures et le rôle de la Sodav, mais a également suscité des demandes de formations supplémentaires, adaptées aux différentes sections artistiques (musique, danse, chorégraphie, etc.). Le retour des participants a été globalement très positif, chacun exprimant sa satisfaction quant à la richesse des enseignements reçus lors d’un tour de table.

Pour Aly Bathily, l’objectif est clair : ‘’Asseoir une gouvernance transparente et efficace à la hauteur des attentes des artistes et des créateurs sénégalais.’’ La Sodav, selon lui, est un modèle de transparence dans la gestion des droits d'auteur au Sénégal. ‘’Comme je le dis : la Sodav a dépassé la transparence, elle est dans la nudité.          Nous nous mettons à nu en exposant tout dans les moindres détails pendant nos assemblées. Nous nous efforçons de garantir que tous les acteurs comprennent et maîtrisent le fonctionnement de notre institution, afin de mieux protéger leurs droits’’, a-t-il conclu.

THECIA P. NYOMBA EKOMIE

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