Saré Dianfo ne sait où donner de la tête
L’accès à l’eau potable et aux soins médicaux constituent un véritable casse-tête pour les populations du village de Saré Dianfo. A cela s’ajoute d’autres difficultés qui font le désespoir des populations qui demandent le soutien des autorités étatiques. Reportage.
Saré Dianfo est un village fantôme niché dans la commune de Saré Bidji. Son non-lotissement constitue le goulot d’étranglement à partir duquel sont nées toutes les autres difficultés qui assaillent les populations. Mais surtout, c’est le flou qui entoure son statut administratif qui remplit de désespoir les populations. « Le problème de Saré Dianfo découle de son statut. On n’est ni dans la commune de Saré Bidji, ni dans celle de Kolda. On est entre les deux communes. La mairie de Saré Bidji nous a délaissés, parce qu’elle dit que, tôt ou tard, nous serons intégrés dans la commune de Kolda. Or nous ne sommes pas dans la commune de Kolda », explique Bacary Banora, porte-parole des jeunes du village. Qui reste persuadé que tant que le problème du statut de leur village n’est pas réglé, ils continueront à être ignorés par les deux mairies.
Depuis la création du village vers les années 50, l’accès aux soins médicaux y demeure un véritable casse-tête pour les malades, dit-on. Le chef du village Mamadou Kambaye renseigne qu’il leur arrive de devoir évacuer vers les hôpitaux de Kolda une personne gravement malade, la nuit ou au petit matin. Or, « s’il y avait un poste de santé ici, le patient aurait bénéficié des premiers soins, avant d’être évacué dans des conditions pénibles », regrette-t-il.
L’absence d’un poste de santé n’est pas le seul fardeau qui pèse sur les populations. En effet, dans ce village, le manque d’eau potable fait partie du quotidien. « Nous baignons dans une marre de difficultés. Nous n’avons pas de forage. Aujourd’hui, nous sommes obligés de consommer nuit et jour l’eau des puits, malgré les maladies qui nous guettent tous les jours », fulmine Boubacar Mballo, imam ratib du village.
Saré Dianfo a aussi besoin d’électricité, d’un forage et de pistes de production. Ces infrastructures de base permettront à coup sûr d’alléger les souffrances des mille âmes qui vivent dans ce village. Aujourd’hui, les populations appellent de tous leurs vœux l’assistance des autorités étatiques, afin que leurs larmes de douleur et de peine soient transformées en larmes de joie et bonheur.
EMMANUEL BOUBA YANGA (KOLDA)