Publié le 17 Apr 2023 - 20:53
LIBRE CIRCULATION DES PRODUITS HALIEUTIQUES ET D’ELEVAGE

‘’Mettre fin aux pratiques anormales le long des corridors‘’

 

Peut-être que le prix du mouton sera abordable, cette année. Le lancement d’une initiative dédiée à la fluidité routière et à la levée des obstacles à la libre circulation des produits agricoles, halieutiques et d’élevage est annoncé comme une bouée de sauvetage, notamment par les éleveurs qui applaudissent.

 

Des pans entiers de l’économie pâtissent des obstacles à la libre circulation des hommes et des biens. C’est le cas des produits agricoles, halieutiques et d’élevage. D’où le lancement d’une initiative dédiée à la fluidité routière.

Ce samedi 15 avril, la mission de l’Association ouest-africaine du commerce transfrontalier des produits alimentaires, agro-sylvo-pastoraux et halieutiques (AOCTAH) et les membres de la Coordination de la fluidité du Sénégal ont rencontré les acteurs de la filière bétail, viande du parc des petits ruminants de Sotiba, pour discuter de l’initiative.

 ‘’Le lancement officiel de la fluidité au Sénégal a pour but de sensibiliser les acteurs, de régler avec les parties prenantes les principales activités en faisant le maillage sur la fluidité routière agrobétail’’, a déclaré d’emblée Motchosso Justin Matatitoma, Directeur général de l’AOCTAH. Il explique que cette activité est une réponse aux tracasseries routières, au paiement illicite le long des corridors dans la chaine d’approvisionnement du Sénégal en matière de produits agropastoraux, halieutiques, lorsqu’ils sont en convoyage. Il souligne que cela cadre avec le schéma de libéralisation des échanges qui est la charte de la CEDEAO qui encadre la libre circulation des personnes et des biens.

En effet, il y a des pertes de produits de bétail qui sont liées à ces tracasseries. La question de compétitivité se pose aussi, parce que, lorsqu’il y a des paiements, le long des corridors, naturellement les prix des denrées augmentent. C’est en ce sens que la fluidité est une solution ou plutôt un renfort aux efforts des gouvernements en matière de lutte contre la vie chère, en matière de lutte contre les facteurs qui font diminuer la compétitivité.

Dans ce sens, souligne M. Matatitoma, le Sénégal a fait un très bon travail, en désignant des points focaux au niveau de la douane, de la police et prochainement de la gendarmerie avec qui, dit-il, ils ont pris le temps de discuter, de présenter encore mieux l’activité de la fluidité et solliciter leurs interventions en temps réel. Parce que, poursuit-il, souvent, il s’agit de répondre en temps réel aux sollicitations des acteurs, lorsqu’ils sont en train de convoyer les produits. ‘’La fluidité est portée par les acteurs eux-mêmes. Ils s’engagent à travailler à dénoncer tout ce qui a raté’’.

Cet engagement des acteurs, ajoute le DG de l’AOCTAH, montre comment ils veulent renforcer, aider les États en matière de lutte contre la corruption le long des corridors de l’Afrique. Ils sont présents dans 17 pays de l’Afrique de l’Ouest : les 15 pays de la CEDEAO en plus du Tchad et de la Mauritanie. 

 

‘’Cela va impacter le prix du mouton’’

 ‘’Il arrivait que, nous responsables, veillions pour la Tabaski, parce que certains nous appellent de tous les points du pays pour nous dire : c'est la police qui nous a arrêtés ; c'est la douane ou la gendarmerie. Il est même arrivé qu'on importune le ministre de l'Elevage à des heures indues pour qu'il intervienne. Nous avions des difficultés en dehors du pays. Voilà que l’association est venue pour nous mettre sur le bon chemin et nous aider’’, confie Mamadou Talla, président du parc des petits ruminants.

Pour ce qui est de la Tabaski, il renseigne que le Sénégal a besoin de ‘’ 810 mille moutons. Les 260 mille sont destinés à la région de Dakar. Cent mille moutons transitent par ce parc des petits ruminants’’. En dehors de la Tabaski, il y a ‘’trois mille petits ruminants que nous recevons dans ce foirail, parce que la consommation de Dakar est de 500 mille bovins par jour. D'où l'importance de ce marché’’.

L’Ohada, poursuit-il, a eu l'intelligence de comprendre que le foirail est un poumon économique. La contribution à la sécurité et la lutte contre les rackets et les tracasseries routières permettent d’augmenter le capital de confiance et de collaboration entre les populations et les éléments des forces de défense et de sécurité. ‘’Nous étions confrontés à des tracasseries inexplicables. Nous travaillons à mettre fin à cela’’, dit-il. ‘’Il y aura des points focaux. Chaque fois qu'il y aura des problèmes, nous saurons à qui nous adresser. À l'époque, les choses étaient faites de manière anarchique. Cela nous enlève une véritable épine du pied. Cela va impacter le prix du mouton’’, laisse entendre Mamadou Talla. 

DIANA DIA (STAGIAIRE)

 

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