Publié le 12 Sep 2018 - 21:27
LOI-TYPE SUR LES DROGUES EN AFRIQUE DE L’OUEST

Obasanjo s’en remet à la Cedeao 

 

La société civile a lancé, hier, ‘’l’appel de Dakar’’ pour l’adoption de la loi-type sur les drogues en Afrique de l’Ouest. Olusegun Obasanjo a invité la Cedeao à encourager ses Etats membres à changer leurs lois et politiques répressives sur les usagers.

 

L’appel pour l’adoption de la loi-type sur les drogues en Afrique de l’Ouest a été lancé hier à Dakar. Une occasion saisie par le président de la Commission ouest-africaine sur les drogues (Wacd), Olusegun Obasanjo, pour lancer un appel au président de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) pour qu’il soumette le modèle aux chefs d’Etat des différents pays afin qu’ils l’adoptent avec souplesse et pertinence.

Selon l’ancien président du Nigeria, si les stupéfiants ont détruit beaucoup de vies, de mauvaises politiques publiques en ont détruit bien plus. Obasanjo reste persuadé que cette loi-type fournit les directives demandées sur la manière d’adopter les changements nécessaires aux politiques en matière de drogues dans la région ouest-africaine. Cela exige, soutient-il, de la volonté politique.

Ainsi, il exhorte les Etats à tirer pleinement parti de ce guide qui fera avancer la région vers un avenir sain pour la population. Obasanjo rappelle qu’en 2014, un  appel a été lancé aux dirigeants politiques, en Afrique de l’Ouest, à agir ensemble pour changer les lois et les politiques qui n’ont pas fonctionné. Convaincus par la série de recommandations présentées dans le rapport de la Commission ouest-africaine sur les drogues, plusieurs gouvernements ont, depuis, commencé à revoir leur législation antidrogue. Ce, en demandant à la commission des conseils techniques sur la manière de transformer ces recommandations en dispositions législatives concrètes.

M. Obasanjo est d’avis que l’Afrique de l’Ouest n’est ni un grand producteur de drogue ni un grand trafiquant, mais elle souffre de la consommation et du crime du trafic. ‘’Nous devons combattre le crime organisé. Que ça soit le trafic et autres, mais dépénaliser la consommation de la drogue. Nous devons respecter les droits humains des usagers, en leur facilitant l’accès. Ils ne doivent pas se cacher, pour souffrir du Vih, de la tuberculose ou de l’hépatite C. Il faut qu’ils se dévoilent parce qu’ils ont les même droits que nous’’, a-t-il déclaré, tout en se défendant d’accroitre les effets néfastes de la drogue. ‘’La réduction des risques fait parfois peur. On craint d’inciter l’usage de drogues, on craint de s’engager dans un cercle vicieux. Or, c’est tout le contraire, en réalité. La criminalisation des drogues et de leur utilisation a augmenté la population incarcérée, avec les conséquences que l’on connait, la stigmatisation et la discrimination. Elle a aussi aggravé les conséquences en matière de santé. L’incarcération augmente les risques de contracter le Vih, l’hépatite C, la tuberculose et a dissuadé les usagers de rechercher le traitement qui leur convient’’, a souligné l’ancien président nigérian.

‘’Nous avons des lois strictes et inutiles’’

Il préconise la protection de la santé de la population, sachant que, dit-il, la prison ne réhabilite pas, mais elle détruit et endurcit. ‘’Devons-nous emprisonner les diabétiques qui prennent beaucoup de sucre ? Dans nos pays, nous avons des lois strictes et inutiles. Nous ne suggérons pas de faire preuve de laxisme sur le crime de la drogue. Il doit être combattu comme celui du blanchiment, mais la consommation doit être dépénalisée’’, a-t-il plaidé.

Pour la directrice exécutive de l’Alliance nationale des communautés pour la santé (Ancs) Magatte Mbodj, la loi-type sur la drogue est une avancée majeure permettant aux pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre de disposer d’un arsenal juridique progressiste et plus humaniste.  De son point de vue, la répression tous azimuts des consommateurs de drogues a atteint ses limites et pose plus de problèmes qu’elle n’apporte de solutions. Un constat qui, dit-elle, appelle à un changement de paradigme et une vision prospective et positive dans  la lutte contre la drogue et le Vih qui se traduisent par une offre de services centrée sur la santé publique et le respect des droits humains.

Selon l’Onusida, la consommation des drogues injectables est à l’origine de près d’un tiers des nouvelles infections à Vih. Pourtant, moins de 8 % des consommateurs de drogues injectables bénéficient de services de prévention du Vih. Ces consommateurs de drogues injectables sont non seulement confrontés à des risques physiques d’infection par le virus, mais ils sont aussi vulnérables à celui-ci, en raison de leur statut juridique et social.

VIVIANE DIATTA

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