Publié le 27 Jul 2023 - 17:30
LOUGA - NOUVELLE TRAGÉDIE A GUENE SARR

24 décès et une cinquantaine de blessés recensés 

 

La série noire continue sur nos routes, malgré les mesures draconiennes arrêtées par le gouvernement pour limiter les graves accidents mortels. La dernière catastrophe routière est le renversement d'un bus "horaire Podor-Dakar", survenu hier matin vers le village de Guene Sarr, dans la région de Louga. Le bilan est lourd. Les sauveteurs ont dénombré 24 morts et plus d'une cinquantaine de blessés, dont certains sont dans un état critique. 

 

En janvier dernier, le village de Guene Sarr, situé à quelques kilomètres de la ville de Louga, entrait tristement dans l’histoire des localités ayant enregistré les pires accidents routiers au Sénégal. À l'aube du 16 janvier 2023, une collision frontale entre un car de transport en commun et un camion rempli de marchandises avait provoqué la mort de 22 personnes, dont 19 sur le coup et une trentaine de blessés dans un état grave. L’accident avait choqué les Sénégalais et poussé les autorités à corser les mesures de sécurité routière, mais surtout à interdire les voyages interurbains nocturnes.

Sept mois après, le même village de Guene Sarr a enregistré, hier matin, l’un des pires accidents de l’histoire de ce pays, avec le décès de 24 personnes et 52 blessés. Ce drame est survenu, suite au renversement d'un bus horaire, à l'entrée de Guene Sarr. Il avait quitté, la veille, le village de Thioubalèle Lao, dans le département de Podor, pour rallier la capitale Dakar. 

C’est vers 7 h 30 mn que les sapeurs-pompiers de Louga et la gendarmerie ont été informés de la survenue du grave accident routier. Aussitôt, ils se sont déportés sur les lieux pour sécuriser la zone, mais surtout porter secours aux accidentés. Sur place, malgré les gros efforts déployés et la rapidité des interventions des secouristes, le bilan s’est révélé catastrophique. Dans un premier temps, les pompiers ont recensé 22 corps sans vie, dont quatre enfants de moins de 10 ans et 52 blessés, dont neuf sérieusement atteints.

Les blessés ont été transférés dans les différentes structures sanitaires de Louga et de Saint-Louis. Quant aux morts, 15 corps ont été acheminés à la morgue de l'hôpital régional Amadou Sakhir Mbaye ; le reste a été ventilé dans différentes morgues des mosquées de la commune de Louga, faute de places à l'hôpital.

Le film de l’accident

Retraçant le film de l'accident, un des rescapés raconte la peur de sa vie et fustige l'imprudence du chauffeur. B. Sow avait pris le bus à Ross-Béthio pour se rendre à Dakar. Il renseigne que tout est allé très vite. "C'est une imprudence totale et une défaillance humaine qui ont causé ce drame. Il pleuvait, mais le chauffeur continuait à appuyer sur l'accélérateur. Arrivé à l’entrée du village de Guene Sarr et au sortir d'un virage, le chauffeur a perdu le contrôle du véhicule. Or, la chaussée était devenue glissante, à cause de la pluie. Le bus s’est mis à faire des zigzags au milieu de la route, avant de déraper et de cogner violemment un grand arbre. C'est dans ces conditions que le car s'est renversé, les pneus en l'air. D'ailleurs, l'état du bus, complètement réduit en tas de ferraille, démontre à suffisance la violence du choc", raconte-t-il.

Le rescapé plaide pour le renforcement des moyens d'intervention des sapeurs-pompiers. "Les sauveteurs ont fait leur job avec professionnalisme. Mais il faut avouer que les moyens logistiques lourds leur ont fait défaut. Les secours auraient été plus efficaces, s'ils avaient eu un engin pour redresser rapidement le bus. Malheureusement, il a fallu attendre de l'aide venue d'ailleurs pour faire sortir les victimes coincées dans la carcasse du bus. Et le constat est là, douloureux : 22 passagers ont péri sur place et beaucoup d’autres blessés", regrette B. Sow. 

Des séances de prières pour conjurer le mal 

Pour certains habitants du village de Guene Sarr, la recrudescence des graves accidents routiers au niveau de leur localité mérite une attention particulière. D’ailleurs, plusieurs faits sont pointés du doigt par ces derniers. Il s'agit, entre autres, du non-respect des règles de circulation dans les agglomérations, du comportement imprudent des conducteurs qui sont aussi des facteurs contributifs. Les excès de vitesse, les dépassements dangereux et les conduites sous l'influence de l'alcool ou de la drogue sont souvent responsables de ces accidents, soulignent des ressortissants du village. 

Ibrahima Sarr, notable au village, invite les chauffeurs à la prudence, avant d'annoncer que des séances de prières seront organisées prochainement pour les morts, mais également pour conjurer ce mal. "En sept mois, sur cet axe, près de 50 personnes ont perdu la vie et plus de 100 personnes ont subi de graves blessures. Cette situation ne peut pas continuer. Les chauffeurs doivent respecter le Code de la route et rouler doucement, afin d'éviter les violents chocs. Au sortir de cette douloureuse tragédie, les populations de la zone organiseront des prières pour que de pareils accidents ne produisent plus jamais sur cet axe. Parce qu’au-delà du respect du Code de la route, nous sommes également des Africains. Et l'Afrique à ses mystères", déclare le vieux Sarr.

La prise en charge assurée par l’État

Il faut signaler que vers les coups de 13 h, une délégation gouvernementale, conduite par Antoine Diome, ministre de l'Intérieur, avec Samba Ndiobène Ka, chargé du Développement communautaire, Mansour Faye, ministre des Transports terrestres, et Moustapha Diop, ministre et maire de Louga, s’est rendue auprès des blessés internés à l’hôpital régional de Louga pour leur apporter et du réconfort et de l'assistance. Une visite que le ministre Antoine Diome a saisie pour annoncer que la prise en charge des blessés sera totale.

"Sur instruction du président Macky Sall, ceux qui sont à Louga comme ceux admis à l'hôpital régional de Saint-Louis, la prise en charge des soins sera entièrement endossée par l'État. Néanmoins, je vais profiter de l'occasion pour regretter que le chauffeur du bus n'ait pas respecté le nombre de passagers qui devait être à bord. Le cumul des morts et des blessés dépasse de loin le nombre fixé sur la carte grise du véhicule. Normalement, le nombre est de 60, mais on a dénombré 71 victimes’’, a relevé le ministre de l'Intérieur. Avant de rappeler que le gouvernement va poursuivre les réformes déjà engagées dans le secteur du transport pour que de telles catastrophes cessent. 

La recrudescence des accidents routiers mortels entre Saint-Louis et Louga est une situation alarmante qui nécessite une action urgente des autorités pour améliorer les conditions de sécurité routière. Il est crucial de prendre des mesures pour réduire le nombre d'accidents et de sensibiliser les conducteurs aux pratiques de conduite responsables.

Situation de la gestion de l’accident 

Gestion des blessés 

- Total des victimes : 76 

- Admis aux services d'accueil des urgences (SAU) : 54 

- Total décès : 24 décès, dont 22 sur le site de l'accident, un à l'admission au SAU et un à Saint-Louis

- Trois cas graves évacués sur Saint-Louis.

- Six personnes évacuées sur Saint-Louis pour body scanner. 

- 30 blessés hospitalisés au niveau de l'hôpital régional de Louga, dont quatre blessés graves admis au niveau du bloc opératoire et 15 blessés légers admis au niveau du centre de santé.

Gestion des corps

- Sur 24 corps : 13 ont été identifiés (situation évolutive). Le processus d’identification suit son cours.

Situation de la collecte de sang

• plus de 306 poches de sang collectées à l’EPS de Louga vers 13 h (situation évolutive).

Accompagnement psychosocial

Le suivi psychosocial du personnel, des blessés et des parents des blessés et de ceux des personnes décédées est assuré par le psychiatre de l'hôpital régional de Louga et son équipe.

Moyens logistiques

- Logistique : 11 ambulances mobilisées. Le camion frigorifique de la PNA est en cours de route pour Louga.  

- Ressources humaines : Au-delà du personnel du SAU et des autres services de l'hôpital, le personnel des UAU de Louga, de Keur Momar Sarr, de Koki et Sakkal ont été mobilisés.

Médicaments : Mobilisation de 5 600 000 F CFA en médicaments.

- Imageries médicales : 86 actes ont été faits.

IBRAHIMA BOCAR SENE SAINT-LOUIS

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