Le variant britannique trouvé chez 14 patients à Dakar
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La capitale sénégalaise est infectée par le variant britannique, avec 7 districts touchés. Déjà 14 patients sont affectés par ce variant à Dakar.
C’est un secret de polichinelle de dire que le variant britannique est présent au Sénégal. L’annonce a été faite, ce jeudi 28 janvier, par le directeur de l’Institut de recherche en santé, de surveillance épidémiologique et de formation (Iressef), Professeur Souleymane Mboup. Le nombre de personnes infectées par ce variant n’avait jamais été officiellement donné. C’est ainsi que dans le cadre de la surveillance des variants de la Covid-19, l’Institut Pasteur de Dakar (IPD) a réalisé un échantillonnage aléatoire sur les cas index et communautaires de la région de Dakar, pour la période allant de janvier à mars 2021.
Sur un total de 335 échantillons analysés, le variant britannique a été retrouvé chez 14 patients. Ces derniers vivent dans 7 districts de la capitale sénégalaise. Le district de Dakar-Centre enregistre 4 patients ; Dakar-Sud en a eu 3 ; Dakar-Nord est à 2. Le district de Dakar-Ouest a 1 patient de même que Guédiawaye, Rufisque et les districts de Keur Massar et de Diamniadio. Selon un communiqué de l’Institut Pasteur parvenu à ‘’EnQuête’’, 6 autres lignées du virus ont été identifiées pendant cette période.
Désigné par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et Africa CDC comme laboratoire de référence pour la surveillance génomique du virus de la Covid-19, l’Institut Pasteur de Dakar souligne qu’il poursuivra le séquençage des échantillons collectés dans les autres régions du Sénégal. Mais aussi en Afrique pour qu’il y ait une meilleure visibilité des variations du virus.
‘’Dans un contexte de circulation des variants et des effets que cela pourrait entrainer pour la gestion de la pandémie, nous exhortons les populations au respect strict des mesures barrières’’, recommande Amadou Alpha Sall.
Le variant britannique du SARS COV-2 [1] est présent au Sénégal depuis le mois de janvier. L’Iressef et le ‘’MRC [2] Unit, The Gambia at LSHTM [3]’’, un institut de recherche basé en Gambie, sont parvenus à cette conclusion. Ce, en procédant à un séquençage d’un nouvel échantillon de la deuxième vague de contaminations à la Covid-19. Avec cette découverte, ils ont mis en évidence la présence au Sénégal du variant britannique du coronavirus réputé plus contagieux. Cette révélation a fait l’effet d’une bombe, comme cela avait été le cas le 2 mars 2020, lorsque le pays enregistrait son premier cas positif à la Covid-19.
Elle place ainsi le Sénégal dans une nouvelle incertitude, avec une vitesse de propagation plus rapide qui pourrait s’expliquer par ce variant britannique.
Repéré d’abord en Angleterre puis dans plusieurs pays européens, ce variant semble bien plus contagieux que la version "traditionnelle" du virus, notamment chez les mineurs. ‘’Pour le moment, nous ne savions pas jusqu’où sa virulence peut nous conduire, c’est-à-dire sur sa capacité à entraîner des formes graves de la maladie Covid-19. Mais des études ont montré ce qu’il est lié à un degré plus élevé de mortalité", confie le professeur Massamba Diop. De l’avis de ce biologiste, un début de réponse a été publié le 28 décembre 2020 par l’Institut anglais de santé publique (PHE : Public Health England). Selon leur étude réalisée avec l’Imperial College de Londres, les universités de Birmingham et d’Édimbourg, et l’institut Wellcome Sanger, ce variant causerait davantage d’hospitalisations et de décès. Par conséquent, il est classé dans un cluster phylogénétique appelé B.1.1.7.
VIVIANE DIATTA