Le Sénégal toujours impuissant face au phénomène
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En ratifiant la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, le Sénégal s’est résolument engagé dans l’atteinte de la neutralité de la dégradation des terres. Mais aujourd’hui, la menace est toujours d’actualité.
La désertification représente une grande menace pour le Sénégal. Ce 17 juin 2017, la journée mondiale de lutte contre la désertification et la sécheresse a été célébrée au centre d’équitation de la forêt classée de Mbao. L’occasion fut saisie par le ministre de l’Environnement et du Développement durable pour attirer l’attention des populations sur ce phénomène.
La désertification et la sécheresse provoquent une perte de productivité de l’agriculture et des forêts, de l’avis du ministre de l’Environnement. En effet, signale Abdoulaye Bibi Baldé dans sa communication, ‘’entre 1990 et 2000, les pertes annuelles de productions dans le secteur primaire dues à la perte de fertilité sont évaluées à près de 140 milliards de francs CFA ; ce qui correspond à 4,5% du Pib de l’année 2000’’. Une situation provoquant des déplacements de populations vers les villes. L’exemple la plus palpable, selon le ministre, c’est ‘’la forte concentration de la population de la banlieue dakaroise dont la densité dépasse 5 000 habitants au km²’’.
Les forêts au Sénégal sont en train de subir un sacré coup. A en croire Abdoulaye Bibi Baldé, ‘’l’exploitation illicite de bois, surtout le long de nos frontières sud, porte un coup fatal non seulement à nos zones forestières mais aussi à notre économie nationale’’. Une réalité qui a poussé le gouvernement, de concert avec des pays voisins, à mettre en œuvre un programme de sauvegarde des forêts. Dans le but, affirme-t-il, ‘’de mettre les forêts sénégalaises à l’abri d’un saccage organisé’’. A cela s’ajoutent des instruments juridiques réglementant la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. Sans compter les moyens financiers. En effet, fait noter le ministre, ‘’l’Etat du Sénégal a mobilisé 321 500 000 000 F CFA, entre 1997 et 2007, par des projets de lutte contre la désertification au Sénégal’’.
Cependant, le ministre de l’Environnement a soutenu que le bilan dans la lutte contre la désertification demeure mitigé, ou même parfois décevant au regard des ressources investies. ‘’En ratifiant la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification, le Sénégal s’est résolument engagé dans l’atteinte de la neutralité de la dégradation des terres vers 2035’’, a-t-il rappelé. Avant de poursuivre : ‘’Nous devons prévenir la dégradation de nouvelles terres et remettre en état les terres déjà dégradées. Pour chaque hectare de terre dégradée, il nous faudra, reboiser ou régénérer un hectare de terre dans les mêmes écosystèmes et dans la même période. Il faut un effort annuel soutenu de 480 263 hectares par an, soit un rythme de progression de 7% par an de compensation des pertes à partir de 2020, pour tendre vers la neutralité’’. Vaste programme !
PAPE MOUSSA GUEYE