Publié le 13 Feb 2020 - 23:35
LUTTE CONTRE LE CANCER DE L’ENFANT

Le défi de la détection précoce

 

Le cancer des enfants a connu une recrudescence, au Sénégal, ces dernières années. Selon les experts, cela est dû, en partie, à la sous-détection. Ce qui rend difficile le traitement.

 

Le cancer fait partie du grand groupe des maladies non transmissibles. Il se singularise par les difficultés dans sa détection et sa prise en charge. En prélude à la Journée mondiale de lutte contre le cancer de l’enfant, qui sera célébrée ce 15 février, l’Institut africain de formation en oncologie pédiatrique, institut Jean Lemerle, en collaboration avec plusieurs ministères, organise, depuis hier, un atelier de formation des infirmiers pour une détection rapide des premiers symptômes et le diagnostic précoce des cancers des enfants. Car les estimations au niveau global montrent qu’on est à 10 549 cas de cancers, selon le chef de la Division de lutte contre les maladies non transmissibles, Dr Babacar Guèye.

En outre, au Sénégal, le cancer de l’enfant souffre de sous-détection, parce qu’on estime à 200 le nombre de cas de cancers, alors que les cas attendus avoisinent les 1 200.

Donc, selon Dr Guèye, il y a un phénomène de sous-détection de ces cancers dans le pays. ‘’Le problème de sous-détection s’explique par le manque de renforcement des capacités des prestataires de santé et leur implication au niveau opérationnel. Si le Sénégal a fait beaucoup d’efforts dans la lutte contre les maladies transmissibles, notamment le VIH/sida et la tuberculose, c’est parce que ces pathologies ont été intégrées dans les soins de santé primaires’’, explique Dr Guèye.

Il soutient qu’aujourd’hui, 70 % des patients se font consulter, d’abord, au niveau des postes et centres de santé. Donc, ‘’le cancer ne doit plus être une affaire de spécialistes. Il faut un guide de formation des prestataires de santé pour la détection précoce des cancers des enfants. Parce que si le cancer de l’enfant est détecté à un stade assez précoce, on peut avoir de bons taux de survie et de guérison’’, informe le médecin.

De son côté, le chef du programme opérationnel de l’Institut Jean Lemerle du Groupe franco-africain d’oncologie pédiatrique, Dr Fatou Lamane Dièye, étale les 5 principaux cancers qui sont pris en charge au Service d’oncologie pédiatrique d’Aristide Le Dantec. Il s’agit du lymphome de Burkitt, de la maladie de Hodgkin, du lymphoblastique, du rétinoblastique et le néphroblastome (leucémie aigüe). ‘’Environ 20 % des enfants atteints de ces cancers guérissent. Mais 50 % des patients arrivent dans les structures sanitaires à un stade avancé. C’est pour cela qu’on insiste sur le diagnostic précoce, parce que, quand les enfants sont pris en charge précocement, 80 % d’entre eux peuvent guérir localement, traités par des équipes sénégalaises’’, informe Dr Dièye.

Pour le médecin-chef du district sanitaire de Dakar-Sud, Dr Jacques Diamé Ndour, cette dernière décennie a montré combien les cancers, de manière générale, avaient augmenté plus particulièrement au Sénégal. Même si, aujourd’hui, les registres de cancers tardent à se mettre en place, il est avéré que le nombre de cancers a fortement évolué dans le pays. ‘’Il y a un nombre important de cancers qui touche les tout-petits. Aujourd’hui, dans une démarche de santé publique, il est important de penser à décentraliser les prises en charge, parce qu’il est de coutume de voir la plupart du diagnostic du cancer se faire dans un état tardif’’, dénonce-t-il.  

A son avis, cette activité de formation vient à son heure et rentre dans ce cadre qui va permettre aux acteurs de la santé de décentraliser davantage tout ce qui a trait au diagnostic du cancer et au traitement au niveau le plus opérationnel. Mieux, dit-il, elle permet de diagnostiquer, précocement, les cancers de l’enfant. ‘’Si nous avons l’opportunité de voir des experts, des professionnels du secteur venus du district du Sud pour former les infirmiers, les sages-femmes, entre autres, nous ne pouvons que nous en réjouir’’.

Selon le médecin-chef du district, au niveau opérationnel, ils travaillent beaucoup avec les communautés. ‘’Tout ce que nous faisons, si les communautés ne sont pas associées pour les sensibiliser, il sera très difficile de parvenir à un changement de comportement. Nous avons pu noter que cette croissance du nombre de cancers touche aussi cette cible, notamment les enfants. Conscient de cela, on s’est dit qu’on ne va pas seulement se limiter à nos structures traditionnelles car, qu’on le veuille ou non, il y a une bonne partie de la cible qui fréquente les structures privées de santé’’, dit-il.

A l’en croire, les 30 % de ces établissements sanitaires au niveau national sont concentrés dans le district Dakar-Sud. C’est la raison pour laquelle ils ont jugé nécessaire de cibler tous ceux qui officient dans le district sud de Dakar.

VIVIANE DIATTA

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