Médina Fall, Hersent et Grand Thiès réclament le démarrage des travaux des établissements scolaires

Réunis ce mardi 30 septembre 2025 à Médina Fall, les habitants du quartier, accompagnés des représentants du CEM Hersent et du CEM Djibril Diaw, ont tiré la sonnette d’alarme sur la situation jugée « extrêmement difficile » que traversent élèves et enseignants.
Dans une déclaration solennelle, le secrétaire général du Conseil de quartier de Médina Fall, Alioune Badara Niang, a rappelé l’historique du projet. En 2020, à la suite d’un forum communautaire, un mémorandum avait été remis aux autorités éducatives, pointant les nombreux défis auxquels faisait face le système scolaire local. Sur la base de ce document, la construction d’un lycée moderne à Médina Fall, d’un CEM à Hersent et la réhabilitation du CEM Djibril Diaw avaient été programmées, avec un financement de l’Agence Française de Développement (AFD), dans le cadre du programme ADEM (Agence pour le Développement de l’Éducation moyenne et secondaire au Sénégal).
Après plusieurs missions ministérielles à Thiès – comprenant réunions à l’Inspection d’académie, études de terrain et relevés cadastraux –, le démarrage des chantiers avait été fixé au 1ᵉʳ septembre 2024. Un calendrier qui n’a pas été respecté, au grand désarroi des populations, qui interpellent sans cesse les responsables locaux. « Malgré toutes nos démarches, nous n’avons obtenu aucune réponse. Nous espérons que ce point de presse poussera les autorités à nous apporter des éclaircissements pour rassurer les populations », a déclaré Alioune Badara Niang.
Une situation scolaire critique
Lycée Médina Fall : Avec un effectif de 2 548 élèves, l’établissement souffre d’un déficit criard en infrastructures. Le lycée, issu de la transformation d’un CEM en cycle long, ne dispose que de 24 salles pour 39 classes pédagogiques, entraînant des effectifs pléthoriques allant de 80 à 98 élèves par classe. S’y ajoutent des problèmes d’hygiène et de sécurité : absence de toilettes pour le personnel, portes et fenêtres délabrées, abris provisoires à résorber, bloc administratif surchargé et absence de dispositifs de gestion des ordures malgré les sollicitations adressées à la SONAGED.
CEM Hersent : Créé en 2017, cet établissement fonctionne encore dans des conditions précaires. Avec 695 élèves, il ne dispose pas de site propre et se partage entre des locaux prêtés par l’école Kaba Sall et des espaces des champs de course. Les salles de fortune mises à disposition sont exiguës et inadaptées. Faute de dotation en matériel, les tables-bancs sont confectionnés par les parents d’élèves. Pourtant, le CEM Hersent affiche de bons résultats scolaires, grâce à la mobilisation de la communauté éducative.
CEM Djibril Diaw (Grand Thiès) : Avec 1 100 élèves, l’établissement ne dispose que de 13 salles de classe, dont 10 en état de délabrement avancé et 1 inutilisable. Le risque d’affaissement du plafond dans certaines salles expose directement les élèves. Les toilettes sont insalubres, et le bloc administratif se réduit à une coquille vide. Malgré ce contexte, l’engagement du personnel éducatif permet au CEM de maintenir des résultats honorables.
Face à ces constats, les habitants de Médina Fall, Hersent et Grand Thiès demandent avec insistance le lancement effectif des travaux promis, afin de garantir un cadre d’apprentissage sûr et digne. « Nous comptons beaucoup sur les nouvelles autorités, connaissant l’intérêt qu’elles accordent à un système éducatif de qualité », a conclu Alioune Badara Niang.
Ndeye Diallo (Thiès)