Publié le 30 Mar 2024 - 17:38
MÉDIATION DANS LA LIBÉRATION DE SONKO, DIFFÉREND AVEC OUMAR SOW…

Les confidences du Malien Ousmane Yara

 

L’homme d’affaires malien Ousmane Yara confirme qu’il était au cœur de la médiation entre le président de la République Macky Sall et Ousmane Sonko. Il est aussi à l’origine de l’arrestation du conseiller du président de la République du nom d’Oumar Sow, qui a été arrêté hier, avant d’être relâché.  

 

Ousmane Yara. Le nom de cet homme d’affaires malien a fait irruption dans la sphère politique sénégalaise, il y a quelques semaines, au plus fort des tractations entre le président Macky Sall et Ousmane Sonko, pour que la tension politique baisse et que la paix revienne dans le pays. Son nom avait été cité comme l’un des principaux médiateurs.

Ces jours-ci, il est de nouveau au-devant de l’actualité politico-judiciaire, pour un différend avec l’un des conseillers du président de la République, le nommé Oumar Sow qui a été entendu, hier, par la gendarmerie de Thiong.

D’ailleurs, on pensait qu’il avait été convoqué pour avoir accusé son mentor Macky Sall d’avoir été l'argentier et le souteneur de Pastef, lors de la dernière Présidentielle.

En réalité, il a été convoqué pour une altercation suivie d’une bagarre avec le Malien Ousmane Yara au secrétariat général du palais présidentiel. Cela s’est passé à la sortie d'une audience au palais. Ousmane Yara était accompagné d'un membre de Pastef. Il y a eu des injures et une bagarre évitée de justesse par les hommes en bleu qui étaient présents.

Pour en savoir davantage, ‘’EnQuête’’ s’est entretenu avec le sieur Yara qui a donné sa version des faits.

Selon ses dires, l’incident a eu lieu hier, entre 17 h et 18 h. Alors qu’il avait quitté, dans la matinée, Abuja, il s’est rendu au palais de la République. En sortant du bureau du président Macky Sall avec les députés de la CEDEAO, le député Abasse Fall et une certaine Mme Mbacké, ils étaient en train de causer.

Dehors, dit-il, M. Sow a commencé à s’en prendre à lui. ‘’Il a parlé de vol de pouvoir, émis des propos racistes, que j’ai filé le pouvoir à Sonko, que j’ai comploté avec le président. Il m’a traité de tous les noms d’oiseaux. Ensuite, il m’a taxé de traitre, que j’ai réconcilié Wade et le président Macky Sall, ensuite que j’ai œuvré pour la réconciliation entre Diomaye, Sonko et Macky, que je les ai fait sortir de prison, que je leur ai remis le pouvoir’’.

‘’Il a même affirmé que si l’APR a perdu la dernière Présidentielle, c’est à cause de moi. Ce qui est un manque de respect notoire envers le président Macky. Par la suite, il a foncé sur moi. Moi aussi, j’ai fait de même. Les gendarmes, qui étaient témoins de toutes ses injures, sont venus se mettre entre nous pour nous séparer’’, raconte l’homme d’affaires.

M. Sow arrêté par le gouverneur du palais

Il informe que c’est le gouverneur du palais qui a fait arrêter M. Sow, avant de le livrer aux enquêteurs de la gendarmerie de Thiong.

L’homme d’affaires indique s’être rendu à la brigade pour demander aux gendarmes de le libérer. Ces derniers, renseigne-t-il, lui ont demandé s’il allait porter plainte pour injures. Il a répondu par la négative, arguant être venu au Sénégal pour faire la paix entre des gens, donc, qu’il était inconcevable qu’il fasse condamner une personne. ‘’Je leur ai dit que je lui pardonne. Quand le procureur m’a appelé, je lui ai fait comprendre que je ne porterai pas plainte. Par la suite, j’ai signé et je suis parti’’, dit-il. Ce qui ne l’empêche pas de penser que son antagoniste est mal élevé. ‘’C’est un gosse impoli qui nous manque de respect, parce que nous, on veut la paix. Est-ce qu’on n’a pas droit de faire la paix ? Si on sent qu’un pays frère est sur le point de brûler et qu’on a la possibilité de jouer aux sapeurs-pompiers, on ne peut pas le faire ? Est-ce que nous n’avons pas ce droit ?’’, se demande-t-il.

Ensuite, revenant sur sa médiation, il a confié : ‘’J’ai fait six mois dans la médiation au niveau du Sénégal entre Sonko et Macky, et entre le Cap Manuel et le palais. J’ai demandé à Macky de les libérer, car ils sont ses frères. Je ne dois pas le faire ? Est-ce que je ne suis pas libre de le faire ? Est-ce un crime ?’’, fulmine l’homme d’affaires.

CHEIKH THIAM

Section: 
VOITURE DES DÉPUTÉS À 54 MILLIONS F CFA : La fracture morale
VISITE DE SONKO À PÉKIN : Une diplomatie économique au service de la souveraineté
LIBÉRATION DES DÉTENUS, HAUTE COUR DE JUSTICE, LIBERTÉ DE LA PRESSE : Ces mesures fortes attendues par l'opposition républicaine
FIN DIALOGUE NATIONAL : Mi-figue mi-raisin
SITUATION PARTI SOCIALISTE : Les responsables de Dakar appellent à la réunification
JET PRIVÉ DU PM : Entre fantasmes et réalité
DIALOGUE NATIONAL AU SÉNÉGAL : Incertitudes autour du statut du chef de l’opposition
POURSUITE DES TRAVAUX DU PORT DE NDAYANE : Plus de 480 milliards F CFA  investis  en 2025
POUR LA LIBÉRATION DE MANSOUR FAYE : La Cojer départementale de Ndar  se mobilise
MANQUE D’EAU À NDIOSMONE-PALMARIN : Les populations marchent contre la Se’o
MACKY SALL DANS LA COURSE POUR L'ONU : Ambition personnelle ou défi diplomatique africain ?
APR ET GSB PRENNENT LE CONTRE-PIED DU POUVOIR : Le dialogue parallèle des opposants
SÉNÉGAL BINU BOKK : La nouvelle voie politique de Barthélemy Dias
SYSTÈME POLITIQUE : Le dialogue de la réconciliation 
FICHIER ÉLECTORAL : Les limites de l'inscription automatique 
Dialogue national/ PDS
DIALOGUE NATIONAL DU 28 MAI PROCHAIN : Taxawu Sénégal y sera, Gueum Sa Bopp encore indécis
GOUVERNANCE ET TRANSPARENCE PUBLIQUE : Le Forum civil exige plus d’inclusion et de redevabilité de l’État
KAYES SOUS LE FEU : L’alarmante recrudescence des attaques terroristes à la frontière du Sénégal
Pass-Pass et le dialogue