Publié le 14 Oct 2017 - 16:46
MADIAMBAL DIAGNE, PCA DU GROUPE YAVUZ SELIM

‘’Le mal est déjà fait, l’école est déjà disloquée’’

 

La sortie du chef de l’Etat a sonné comme un coup de massue sur la tête de la direction de Yavuz Selim. Madiambal Diagne, le PCA, se dit déçu que le gouvernement ait agi à la demande d’un autre Etat. Il promet une suite judiciaire de l’affaire.

 

Vous avez suivi la sortie du président de la République. Quelle est votre réaction ?

On est déçu. C’est une déclaration stupéfiante, dans la mesure où nous constatons que le président de la République n’a rien à reprocher au groupe scolaire Yavuz Selim, sinon qu’il a agi à la demande d’un gouvernement étranger. C’est inquiétant pour l’environnement des affaires, c’est inquiétant que le gouvernement puisse obtempérer à la demande d’un autre gouvernement. Surtout que cet autre gouvernement lui demande de poser des actes en parfaite inégalité. Nous attendons de voir jusqu’où l’Etat du Sénégal va aller dans sa logique et nous aviserons. Nous n’avons pas la force publique. Nous comptons sur la force du droit et nous chercherons à faire prévaloir nos droits.

Le président a affirmé que la fermeture a été actée depuis plusieurs mois, mais que vous avez voulu mettre l’Etat devant le fait accompli en forçant l’ouverture. Qu’en dites-vous ?

Il faut qu’il nous dise quel acte a acté la fermeture de l’école. De toute façon, je ne sais pas s’il y a des dysfonctionnements dans la communication interne au niveau du gouvernement. Mais le seul acte qui nous a été notifié, le 18 septembre, est un arrêté du ministre de l’Education pris le 11 septembre 2017. Cet arrêté nous est parvenu, bien après que les cours ont commencé. Donc, je ne vois pas de quelle information le président pourrait-il se prévaloir pour nous dire que nous avons été informés de la fermeture de l’école. Nos cours ont commencé le 11 septembre et les inscriptions ont débuté depuis le mois de mai et pendant toute la durée des vacances scolaires. On ne sait pas sur quoi il se fonde pour affirmer cela.

D’après lui, le gouvernement a travaillé avec les acteurs, notamment les parents d’élèves et Baskent Egitim. Est-ce que vous confirmez ?

Qu’est-ce qu’il entend par travailler avec les parents d’élèves et nous ? J’attends de savoir qu’est-ce qui ont travaillé avec les parents d’élèves et nous. Je veux qu’on me dise : nous avons posé tel acte avec les parents d’élèves, tel acte avec la direction. Le gouvernement nous a reçus dernièrement pour parler de cette affaire. Ce sont les seules discussions que nous avons eues avec le gouvernement. Ces discussions n’ont même pas abouti, parce que le gouvernement nous a appelés pour nous dire qu’ils ont décidé d’une administration provisoire, nous avons refusé en leur faisant une contreproposition pour la ‘’sénégalisation’’ totale des parts de la société. Une contreproposition que le gouvernement avait acceptée, dans un premier temps, pour la refuser après. Si c’est ça travailler avec l’administration, bien sûr nous avons travaillé avec le gouvernement, mais ça s’est limité à cela. Jusqu’à la preuve du contraire, c’est ce que nous avons eu comme discussion avec le gouvernement.

 Il dit également que le gouvernement va prendre en charge les enfants issus de familles modestes. Qu’en pensez-vous ?

Nous attendons de le voir. C’est une politique sociale que nous mettions en œuvre, consistant en une prise en charge totale de nos élèves issus de milieux défavorisés. Cette prise en charge allait jusqu’à leur hébergement et leur nourriture à l’internat. Maintenant que le gouvernement va les prendre en charge, on attend de voir. De toute façon, c’est de la responsabilité du gouvernement que ces élèves ne retrouvent pas le cadre habituel pour apprendre et que leur scolarité soit détruite comme ça. Cela serait vraiment regrettable et lamentable. C’est le gouvernement qui a la responsabilité.

Vous comptez toujours mener le combat auprès des juridictions ?

Bien sûr. C’est un combat de droit. Quand vous vous sentez lésé, le justiciable n’a qu’à recourir à la justice. Nos avocats travaillent sur le dossier en relation avec ceux des actionnaires français. Ils nous indiqueront les voies les plus pertinentes pour ester en justice. De toute façon, il y aura une suite judiciaire à cela.

Pensez-vous que l’Etat peut revenir sur sa décision ?

J’ose espérer qu’il reviendra sur sa décision, même si je ne me fais pas trop d’illusions. De toute façon, c’est lui qui pose des actes. Même s’il revient sur sa décision, le mal est déjà fait, l’école est déjà disloquée, interrompue. Les élèves sont allés s’inscrire ailleurs. On aura du mal à retrouver l’école comme avant. Un coup dur a été porté.   

VIVIANE DIATTA

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