Maire de Rufisque
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Le maire de Rufisque, Dr Oumar Cissé, a donné hier les raisons de son départ de Taxawu Sénégal, lors de l’émission "Jury du dimanche" sur iRadio. ‘’En quittant Khalifa Sall, je ne tourne pas le dos à mes valeurs. Au contraire, je reste fidèle à mon engagement citoyen. Je veux œuvrer pour un Sénégal où les décisions politiques ne sont pas dictées par des calculs d’opportunité, mais par une volonté sincère d’améliorer le quotidien des citoyens. Mon départ n’est pas un reniement, mais une affirmation de ma vision : une politique basée sur la cohérence, l’intégrité et l’action concrète’’, a-t-il expliqué. Selon lui, il a longtemps été un proche de Khalifa Sall, partageant avec lui une vision de gouvernance axée sur l’intérêt des citoyens. Il a soutenu son action, l’a conseillé à plusieurs reprises et a même mené campagne à ses côtés.
‘’Pourtant, j’ai pris la décision de m’éloigner. Non pas par désaccord personnel, mais parce que ma conception de l’engagement politique a pris une autre direction. Ma relation avec l’ancien maire de Dakar est fondée sur des valeurs communes. Mon engagement auprès de Khalifa Sall n’a jamais été motivé par une ambition politique personnelle. Je ne suis ni un politicien de carrière ni un stratège en quête de pouvoir. J’ai toujours vu la politique comme un levier d’action citoyenne, une manière d’apporter des changements concrets dans la vie des Sénégalais. Lorsque j’ai rejoint le parti, c’était dans cet esprit. Cette plateforme réunissait des profils variés : d’anciens membres du Parti socialiste, des militants citoyens comme moi, des personnes soucieuses de construire un avenir différent pour le pays. Nous avions en commun la volonté de travailler au service des Sénégalais, en dehors des calculs politiciens’’, s’est justifié le Dr Cissé.
...Le maire de Rufisque s’est aussi prononcé sur la dernière élection présidentielle et les relations entre son ancien leader et l’actuel président de la République. ‘’Avant cette élection, nous avions décidé que chacun défendait ses idées et son programme. Mais une fois le verdict des urnes tombé, j’ai estimé que la logique voulait que nous respections la volonté populaire et que nous collaborions avec le nouveau pouvoir lorsque cela servait l’intérêt général. Taxawu et Pastef avaient travaillé ensemble dans les mairies, à l’Assemblée nationale et sur plusieurs projets de gouvernance. Moi-même, en tant que maire depuis 2022 et responsable de Yewwi dans le département de Rufisque, j’ai mené des initiatives locales aux côtés de l’actuel président. Pourquoi alors devrions-nous, du jour au lendemain, adopter une posture d’opposition systématique ?’’, s’est-il interrogé. Avant de préciser que ce qui l’a le plus interpellé, c’est cette alliance de circonstance entre certains acteurs politiques.
‘’Comment expliquer qu’après avoir combattu pendant 12 ans le président Macky Sall et son camp, certains choisissent aujourd’hui de s’allier avec eux uniquement pour contrer l’actuel pouvoir ? Ce type de stratégie ne correspond pas à ma conception de la politique, car je ne suis pas de ceux qui s’opposent par principe ni de ceux qui soutiennent aveuglément. Ce qui guide mes décisions, c’est l’intérêt des Sénégalais. Si le gouvernement actuel met en place des mesures bénéfiques, comme la révision des contrats miniers, la lutte contre la corruption ou une meilleure gestion des finances publiques, il est logique de les soutenir. Cela ne signifie pas non plus donner un blanc-seing à ceux qui sont au pouvoir. Il reste des points d’ombre, notamment sur certaines dépenses publiques et la gestion budgétaire. Mais ma position est claire : il faut juger chaque action sur son impact réel et non en fonction d’une posture partisane’’, a-t-il ajouté.