Publié le 25 Feb 2020 - 20:22
MAIRIE DE RICHARD TOLL

Comment la CSS veut affamer le maire qui refuse de se plier à ses injonctions

 

Des méthodes d'une autre époque. La Compagnie sucrière sénégalaise (CSS) n'y va de main morte, pour défendre ses intérêts et surtout tordre le bras à un maire qui n'a pas compris qu'à Richard Toll, le roi c'est Mimran et sa société.

Depuis quelques semaines, les travailleurs de cette entreprise qui se fournissaient en médicaments auprès de l'officine Escale de Richard Toll, devront aller voir ailleurs et renoncer à y présenter leurs bons de pharmacie. Là-même où, depuis près d'un quart de siècle, ils venaient s'approvisionner, entre autres lieux.

Docteur Amadou Mame Diop, qui s'est lancé en politique il y a près de dix ans, est devenu, en plus de sa casquette de pharmacien, l'édile de la commune qui est en forte opposition avec la société sucrière sur un sujet en particulier : le parcours sportif que la fondation Mimran veut édifier sur une zone tampon entre la cité de ses cadres et le quartier attenant. Pour se venger du maire de la cité qui exige que les conditions garantissant les intérêts de ses administrés soient respectées préalablement à toute exécution des travaux de réalisation d'un parcours sportif sur le domaine communal, l'entreprise productrice de sucre a tout bonnement résilié l'agrément de la pharmacie qui datait d'il y a 23 ans.

A Richard Toll, ce projet de parcours sportif a soulevé des vagues avec des pro et des anti-projet. Parmi les reproches faits à la CSS, il y a les conditions léonines posées pour financer, à hauteur de 60 millions de F CFA, un parcours que beaucoup soupçonnent de vouloir répondre aux soucis de confort de ses employés : mainmise pendant 10 ans sur l'infrastructure bâtie seulement sur une petite partie d'un énorme terrain de 16 hectares, droit d'en désigner le gestionnaire tout en laissant à la mairie la partie "soucis", etc.

Courant 2019, alors que la convention n'était pas encore formellement signée entre la mairie et la fondation Marie-Louise Mimran, du nom de la fille du propriétaire de cette entreprise, la Compagnie sucrière sénégalaise lançait tout de même les travaux, obligeant le premier magistrat de la ville à la sommer d'arrêter les coups de pioche, suite à la réunion tenue le 31 mai 2019 à la préfecture de Dagana et à celle du conseil municipal en date du 15 juin 2019.

 Le maire rappelait ainsi des conditions préalables à satisfaire pour la poursuite des travaux du parcours, notamment l’aménagement impératif de l’assiette de substitution avant le démarrage des travaux du parcours, la production d’un cahier des charges précisant le montant des investissements, la composition et les délais de réalisation. Enfin, l'une des exigences du conseil municipal était aussi que la CSS accepte de faire du parcours réalisé une donation à la commune.

Conciliation impossible entre la position de la mairie qui estime que le projet tel que voulu par la CSS ne garantit pas les intérêts de tous les habitants de la commune et les sucriers, apparemment habitués à obtenir tout ce qu'ils voulaient dans ce patelin.

Aujourd'hui, à défaut d'atteindre ses objectifs, la CSS fait dans la rétorsion. L'activité professionnelle, la pharmacie, qui fait vivre le député-maire, ne pourra plus bénéficier des achats des patients supportés par la CSS. C'est de bonne guerre, dira-t-on, puisque le maire est têtu... Mais c'est pour le moins inélégant et témoin de méthodes dignes de l'intimidation. Si ce n'est pas cela, que reproche la CSS à l'officine du Dr Diop pour soudainement la déconventionner ? Si motif légitime il y a, la CSS peut-elle jurer qu'il n'a rien à voir avec le refus du maire de valider le projet de construction du parcours sportif ?

Joint par téléphone, un proche du député-maire Amadou Mame Diop ne veut pas trop s'épancher sur le sujet. "Le maire considère que la CSS est libre de choisir qui elle veut pour fournir ses employés en médicaments. Le maire est aussi déterminé à défendre les intérêts des populations qui l'ont élu".

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