Publié le 18 Jul 2013 - 19:45
MALAISE AU SEIN DE LA LIGUE DÉMOCRATIQUE

 Mamadou Ndoye à l’épreuve d’une probable fronde

 

Derrière les apparences, la désignation de Mamadou Ndoye comme nouveau secrétaire général de la Ligue démocratique est loin de faire l’unanimité. Certains cadres du parti, qui critiquent le choix porté sur Mamadou Ndoye du fait de son âge, ont brillé par leur absence lors du dernier congrès du parti. 

La Ligue démocratique réussira-t-elle à préserver son unité sous l’ère Mamadou Ndoye ? Rien n’est moins sûr. Car, la désignation de ce dernier à la tête de ce parti suscite des grincements de dents au sein des cadres du parti. Selon des sources dignes de foi, certains cadres sont mécontents à l’idée de voir la direction confiée à un «vieux» alors que le parti regorge de «jeunes capables de conduire les destinées du parti». L’autre reproche qui est fait au successeur d’Abdoulaye Bathily, c’est le fait qu’il soit «déconnecté des réalités du pays». «Il a vécu à l’étranger durant une dizaine d'années en tant que fonctionnaire international. Aujourd’hui, il ne maîtrise pas réellement certaines choses», confie-t-on. Cette situation a donc installé le malaise au sein  du parti qui risque de connaître une fronde ou pire, une scission. Et parmi les cadres en désaccord avec le parti, nos sources citent le nom de Seydou Sy Sall. L’ancien ministre de l’Urbanisme a d’ailleurs brillé par son absence lors du congrès de son parti. La raison ? L’intéressé, contacté par EnQuête, n’a pas voulu s’expliquer. «Où est le problème ? Je n’étais pas là, comment je peux être contre (Mamadou Ndoye) ?», se demande ce «jallarbiste» qui n’a cessé de demander à EnQuête quelle était sa «source». De plus, nos sources nous apprennent que  Seydou Sy Sall et d’autres cadres du parti n’assistent plus aux rencontres du parti depuis belle lurette. Abdou Karim Ndiaye, porte-parole de la Ld, confirme. «C’est des camardes qu’on ne voit pas dans les instances. C’est la vérité. J’attends de voir quelles sont les arguments qu’ils vont avancer. S’ils ne sont pas venus au congrès, ils donneront les raisons». Les démarches entreprises par le parti n’ont apparemment rien donné. «Il y a une mission qui les a rencontrés plusieurs fois, nous avons fait tout ce que nous avons pu, en vain», confie M. Ndiaye. «Vous savez, dans un parti politique, ce sont des querelles internes. Les gens ne sont pas toujours d’accord. En cas de désaccord, les gens doivent trouver des compromis dynamiques. C’est dans les instances d’idées. Ce n’est pas en faisant la politique de la chaise vide qu’on va régler les problèmes dans un parti politique.  Il peut y avoir des problèmes», explique le porte-parole de la Ld qui se garde de rentrer dans les détails.

 

                  Le syndrome Mbaye Diack

 

Toutefois, M. Ndiaye  refuse de lier ce «malaise» au Congrès qui, selon lui, n’a souffert d’aucune «contestation» du point de vue des procédures. «Les délégués qui viennent au congrès sont choisis au niveau local. Ensuite, le bureau politique sortant installe le nouveau bureau politique. C’est ce dernier qui va élire les instances. On a discuté et on est tombé d’accord sur un bureau consensuel qui a porté son choix sur Mamadou Ndoye». Par conséquent, évoquer la question  de l’âge du nouveau secrétaire général de la Ld  relève, aux yeux de Cheikh Guèye,  membre du Bureau politique, d’une mauvaise querelle. «Mamadou Ndoye est jeune d’esprit. C’est un grand militant, le mémoire du parti. Quelqu’un dont la trajectoire est reconnu de tous». Pour le 1er adjoint au maire de Dakar, «le problème d’âge n’a aucun sens»  puisque «l’âge est un état d’esprit». «On a des jeunes qui sont vieux. On a des vieux sur le plan de l’âge mais qui sont jeunes. C’est un problème de capacité, de posture, de statut», souligne M. Guèye. Ce dernier  juge «normal qu’à la veille d’un congrès, que les jeunes, les femmes affichent leurs ambitions et veuillent être quelque part». Mais «au finish, un consensus a été trouvé et les gens avancent». Son camarade Abdou Karim Ndiaye rappelle  à cet effet  que  «parmi les 21 membres, le plus ancien, c’est Ousmane Badiane hormis Mamadou Ndoye».

Il faut rappeler que ce n’est pas la première fois que la Ld traverse une telle situation même si, il faut le reconnaître, la discipline du parti est très respectée. La dernière crise remonte à 2000 et opposait l’ancien secrétaire général du parti Abdoulaye Bathily à son  ancien numéro 2 du parti, Mbaye Diack. Non content d’avoir été zappé dans le premier gouvernement de Wade au profit de Seydou Sy Sall, dans le cadre du quota, Mbaye Diack avait claqué la porte de la Ld et avait rejoint, avec sa propre formation politique, le camp de Wade. Ce dernier, en fin politique, le  nomma secrétaire général du gouvernement adjoint. Un maroquin qu’il conserva pendant 12 ans.

Section: 
TROP DE PARTIS POUR UNE DÉMOCRATIE : Bassirou Diomaye Faye sonne l'heure du ménage politique
RETRAIT TOTAL DES FORCES ÉTRANGÈRES DU SÉNÉGAL : La fin d'une époque
BASES MILITAIRES, APPEL À CANDIDATURES, PARTIS POLITIQUES, PAIX CASAMANCE… : Diomaye trace sa feuille de route 2025
VOEUX DE NOUVEL AN : L'abécédaire d'un discours rassurant et apaisant
PARTI DÉMOCRATIQUE SÉNÉGALAIS : Karim Wade ravive le moral des troupes
Pro-Barth de Pikine
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE (DPG) : Le PIT déplore des ‘’tergiversations volontaires’’ de Sonko
MAISON DE FONCTION ASSEMBLÉE NATIONALE : Révélations sur un dossier sulfureux 
RETRAIT DE LA PRÉSIDENCE DE L'APR : Macky Sall, un départ et mille questions
DPG : Ces sujets non évoqués par le PM
DÉBAT À L’ASSEMBLÉE NATIONALE : Passe d’armes entre Abdou Mbow et Ousmane Sonko
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE Sonko, en vrai chef de guerre
Amadou Ba
BUDGET 2025 : Le passage en force
COSCE NOMMÉ POUR LE PRIX NOBEL DE LA PAIX 2025 : Son engagement pour la consolidation de la démocratie sénégalaise salué
RETRO POLITIQUE 2024 : Une année de tumultes et de ruptures au Sénégal
VOTE BUDGET 2025 : La loi de finances sera votée sans débat
DÉCLARATION DE POLITIQUE GÉNÉRALE (DPG) : Une tradition républicaine à fort accent politique
SÉNÉGALAIS BLOQUÉS AU NIGER : ADHA presse l’État de décanter la situation
CONTRIBUTION ÉCONOMIQUE LOCALE SUR LA VALEUR AJOUTÉE (CEL/VA) : Une réforme controversée et adulée