Publié le 17 Jun 2012 - 14:00
MALI - INTERVENTION OUEST-AFRICAINE

Une force de 3 300 hommes pour liberer le nord

Photo d'archives Nord-Mali

 

La force militaire que l'Afrique de l'Ouest envisage de déployer au Mali, pour combattre les rebelles touareg et les islamistes armés qui contrôlent le Nord du pays, devrait compter près de 3.300 éléments, ont annoncé samedi à Abidjan des chefs militaires de la région.

 

« L'effectif que nous avons estimé pour cette opération est de 3.270 hommes », a déclaré devant la presse le général Soumaïla Bakayoko, chef de l'armée ivoirienne. Les « gros effectifs » seront « fournis par le Nigeria, le Sénégal, le Niger » mais « tout le monde participera, y compris la Côte d'Ivoire », a-t-il ajouté.

 

Il s'exprimait à l'issue d'une réunion de plusieurs chefs d'état-major de pays de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cedeao), actuellement présidée par la Côte d'Ivoire, sur la force d'intervention que la région prévoit d'envoyer au Mali.

 

La réunion d'Abidjan est intervenue alors que le Conseil de sécurité de l'ONU s'est abstenu par deux fois cette semaine d'apporter son soutien au projet de force d'intervention au Mali présenté par l'Union africaine (UA) et la Cedeao, le jugeant notamment trop imprécis.

 

« Dès la semaine prochaine », des éléments de l'état-major de la Cedeao « iront à Bamako travailler avec leurs camarades de l'armée du Mali pour voir les modalités pratiques » de l'envoi de la force, a ajouté le général Bakayoko.

 

 

Engager la "reconquête" du Nord-Mali

 

La « dernière planification » de l'opération aura lieu à Bamako, a-t-il précisé, soulignant que le chef d'état-major du Mali, présent à la rencontre, « a montré la volonté de l'armée malienne d'accueillir » cette force, qui devrait intervenir en soutien à l'armée régulière. Le Mali a insisté jusque-là sur le fait que tout éventuel déploiement d'une force ouest-africaine devait se faire à sa demande.

 

La réunion d'Abidjan devait servir à valider le « concept d'opération » élaboré ces trois derniers jours dans la capitale économique ivoirienne par les militaires de la Cedeao, assistés d'experts de l'ONU, de l'UA et des Etats-Unis, entre autres.

 

La force ouest-africaine servirait à « stabiliser et consolider » les institutions de transition à Bamako et, aux côtés de l'armée malienne, à « engager la reconquête du Nord-Mali », contrôlé depuis fin mars par des rebelles touareg et des islamistes armés, avait expliqué le général Bakayoko à l'ouverture. Il n'y aura de recours à la force qu'« en dernier ressort, après épuisement de toutes les voies de dialogue », avait-il insisté.

 

Le chef d'état-major de l'armée malienne, le colonel-major Ibrahima Dahirou Dembélé, a cependant jugé devant la presse « très difficile » que la situation au nord se dénoue « sans une solution militaire ». « Même s'il y a négociation, je ne compte pas beaucoup sur (la) bonne foi » des groupes armés, a-t-il souligné.

 

 

Compaoré doit recevoir Ansar Eddine

 

Le président burkinabè Blaise Compaoré, médiateur de la Cedeao, a engagé des discussions avec la rébellion touareg et devrait recevoir dimanche le groupe islamiste Ansar Eddine.

 

Le président du Niger Mahamadou Issoufou a appelé le Conseil de sécurité de l'ONU à ne pas « s'éterniser dans des débats sans fin », faisant valoir que « les jihadistes sont en train de se renforcer », dans une interview au Journal du Dimanche.

 

Dans la foulée d'un putsch le 22 mars à Bamako, l'immense région désertique du nord du Mali est tombée aux mains du Mouvement national de libération de l'Azawad (MNLA, rébellion touareg) et surtout d'Ansar Dine et de son allié jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

 

jeuneafrique

 

Section: 
SIDI OULD TAH À LA TÊTE DE LA BAD : Une victoire géopolitique
VISITE OFFICIELLE DE SONKO AU BURKINA FASO : Sous le sceau de la sécurité et de la souveraineté
Guerre en Ukraine : Des discussions trilatérales prévues à Istanbul ce vendredi
IBRAHIMA TRAORE, FIGURE CLIVANTE : Le Burkina Faso au cœur d’un débat sénégalais
Sénégal–France : Le retour du dialogue dans un partenariat à réinventer
Ukraine : Fin de la réunion de crise des Européens à Paris, divisés sur l'éventuel envoi de troupes
Mali : Le rassemblement du 9 mai sous haute tension
PORTRAIT - LEON XIV, NOUVEAU PAPE ELU : Robert Francis Prevost, un homme de synthèse modéré et premier pape américain
RÉFORMES POLITIQUES AU TOGO ET AU MALI : La tentation autoritaire maquillée en progrès démocratique
CÉRÉMONIE INVESTIGATION PR OLIGUI NGUEMA : Bassirou Diomaye Faye présent aux côtés de seize chefs d'État à Libreville
BENIN : Le nouvel épicentre du terrorisme sahélien
50 ANS DE LA CEDEAO : Mahama plaide pour le dialogue avec l’AES
Deuxième, Bilie-By-Nze critique une présidentielle «opaque» mais ne saisira pas la Cour constitutionnelle
Au Niger : Une Suisse enlevée à Agadez, trois mois après une Autrichienne
Gabon : le président élu Brice Oligui Nguema face à de nombreux défis
GABON - ÉLECTION PRÉSIDENTIELLE : La diaspora gabonaise au Sénégal plébiscite Brice Clotaire Oligui Nguema
MALI-GUINEE : La presse sous bâillon militaire
LE POUVOIR DE DIRE NON : De Villepin, Badinter, Badio Camara, ou l’honneur de désobéir
CRISE DIPLOMATIQUE ENTRE L’ALGERIE ET LE MALI : L’escalade de trop ?
CHARLES DE GAULLE : Héros français, bourreau africain ?