Publié le 3 Oct 2017 - 16:40
MAMADOU COULIBALY (DIRECTEUR DES ÉTUDES A YAVUZ SELIM/THIES)

‘’La précipitation de fermer les écoles Yavuz Selim relève d’un acharnement…’’

 

La décision de l’État du Sénégal de fermer les écoles Yavuz Selim sur arrêté ministériel est tombée comme un couperet à Thiès. Selon Mamadou Coulibaly, directeur des études au groupe scolaire Yavuz Selim Printemps de Thiès, la précipitation de fermer ces établissements ‘’relève d’un acharnement qui ne dit pas son nom’’.

 

Deux arrêtés, deux décisions différentes. Après l’arrêté n°18353 du 7 septembre 2016 du ministère de l’Intérieur portant connaissance aux parents d’élèves du retrait de l’association Baskent Egitim de la gestion des écoles Yavuz Selim au Sénégal, le n°19360 du 11 septembre 2017, rendu public le 30 septembre dernier, a porté sur la fermeture de ces établissements. A Thiès, les cours avaient bien démarré depuis le 11 septembre dernier au complexe Yavuz Selim pour les classes de Troisième et Terminale, et le 18 du mois pour les classes de CM2. Mais ils ont été suspendus par l’administration depuis le 26 septembre, jusqu’à nouvel ordre. La décision de l’État de procéder à la fermeture de ces écoles qui existent au Sénégal depuis 20 ans n’agrée pas le directeur des études au groupe scolaire Yavuz Selim de Thiès.

Pour Mamadou Coulibaly, le dossier est devant la Justice et il fallait attendre le délibéré avant de prendre une telle décision. ‘’Il s’agit d’un communiqué qui nous est parvenu le samedi (30 septembre) et qui fait état de fermeture de notre institution sur l’ensemble du territoire national. Au même moment, le dossier est entre les mains de la Justice et il nous faut suivre la procédure légale. Je crois qu’il fallait attendre le 9 octobre, jour du délibéré, avant de prendre cette décision de fermer les écoles. Malheureusement, le document est tombé le 30 septembre dernier’’, fulmine Mamadou Coulibaly qui dit ne pas connaître les motivations qui ont abouti à la prise d’une telle décision. De l’avis de l’enseignant à la retraite, l’acte posé par l’État à travers ce communiqué est ‘’incompréhensible’’. ‘’On a un peu le sentiment d’un acharnement qui ne dit pas son nom. Dès lors que le dossier est pendant en justice, il y a un effet suspensif. Le moins instruit des Sénégalais sait que quand un dossier est en justice, il faut attendre le délibéré pour voir l’attitude à prendre’’, renchérit Mamadou Coulibaly. Le sentiment d’injustice est d’autant plus grand que le personnel déclare ne pas savoir quelle est la faute ou le grief imputé à Yavuz Selim. ‘’Si c’est pour des raisons étatiques, nous ne sommes pas dans cette dynamique. Nous sommes une institution scolaire qui respecte les normes pédagogiques d’encadrement et d’enseignements-apprentissages. Nous le faisons depuis 20 ans. A Thiès depuis une dizaine d’années. Il n’y a jamais eu de problèmes’’, ajoute-t-il.

‘’Maarif doit se dévoiler au grand public et avancer sans le masque’’

S’agissant de la Fondation Maarif annoncée pour continuer la gestion des établissements Yavuz Selim, Mamadou Coulibaly souligne que cette institution n’est pas connue du personnel du groupe scolaire Yavuz Selim. ‘’Nous n’avons jamais vu Maarif, si ce n’est de la publicité. Qui est Maarif ? Il n’a qu’à se dévoiler au grand public. Il faut avancer sans le masque pour qu’on puisse comprendre qui est Maarif. Nous sommes dans une institution qui a un nom et une autre ne nous concerne pas’’, insiste l’ancien professeur de français. Ce dernier estime que s’il y a problème entre les Turcs, ils n’ont qu’à le résoudre entre eux.

Evoquant la question du maintien du personnel de Yavuz Selim, le directeur des études indique que cela ‘’n’est que justice’’ puisque le personnel n’a rien fait. ‘’L’essentiel du personnel est composé de Sénégalais. On n’a jamais entendu un problème à Yavuz Selim. Si on ferme ces établissements, des centaines de travailleurs seront dans la rue. C’est ce qu’on attend des autorités de ce pays’’, précise-t-il. Non sans ajouter que ces 500 travailleurs sur l’ensemble du territoire n’ont eu que le tort d’appartenir à une institution qui s’appelle Yavuz Selim. Soulignant le fait que l’école est dans une nouvelle dynamique (du préscolaire au supérieur), il invite les uns et les autres à une meilleure jonction en vue de trouver une solution adéquate à cette situation qui mine les établissements Yavuz Selim.  

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)

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