Publié le 17 May 2013 - 20:07
MANDAT DU PRESIDENT DE L’ASSEMBLEE NATIONALE

Des lignes de fracture dans la majorité parlementaire

Comme on s'y attendait, la proposition du parti Rewmi visant à réinstaller le quinquennat à la présidence de l'Assemblée nationale va constituer une pomme de discorde à l'intérieur du groupe parlementaire Benno Bokk Yaakaar, entre députés issus de Benno Siggil Senegaal et ceux originaires de Macky-2012, alors que les Libéraux du Pds préfèrent «attendre de voir».

 

Pour «permettre au pouvoir législatif de retrouver sa dignité, sa stabilité et sa respectabilité», les députés de Rewmi comptent engager des «consultations» avec leurs collègues en vue d’une «abrogation de la loi Sada Ndiaye en ramenant le mandat du président de l’Assemblée nationale à cinq ans».

 

Cette proposition, qui tombe à deux mois du renouvellement du Bureau de l’Assemblée, est diversement appréciée au niveau de cette institution. Selon le député Zator Mbaye, membre de Benno Bokk Yaakaar (BBY), l’adoption de cette proposition ne serait que l’aboutissement d’un «long combat démocratique» mené par l’opposition d’alors. «C’était une proposition (loi Sada Ndiaye) scélérate qui consistait à combattre un adversaire politique (NDLR : Macky Sall). Si aujourd’hui, on veut revenir à l’orthodoxie, je dis : oui !», applaudit ce responsable de l’Alliance des forces de progrès (AFP).

 

Un avis partagé par son collègue, Cheikh Oumar Sy, pour qui «cette proposition entre dans les normes» car «l’Assemblée nationale est une institution qui a besoin d’être consolidée (alors que) le maintien du mandat à un an participe à sa fragilisation», remarque le député du mouvement Bes Du Niakk. A cet égard, il invite les parlementaires à ne pas «utiliser les institutions pour solder des comptes politiques». Un message qui semble adressé aux députés du groupe des Libéraux et démocrates dont le président, Modou Diagne Fada, dit attendre «la suite des événements» avant de se prononcer officiellement. «C’est une affaire qui oppose l’Apr et l’un de ses alliés (l'Afp). C’est une question politique importante qui nous intéresse naturellement...»

 

«Idrissa Seck hier face à Youssou Diagne»

 

En revanche, le président de la commission des Lois trouve que l’initiative de ses collègues de Rewmi a des «relents politiciens» car le mandat du président de l’Assemblée nationale est un «problème d’appréciation». «Que ça soit 1 ou 5 ans, cela ne garantit pas la pérennité du poste, le Président de la République pouvant dissoudre l'institution à tout moment», dit-il. «Ce qui est important, c’est le comportement que doit faire montre le président de l’Assemblée.

 

Or, Moustapha Niasse incarne ce rôle. Il gère l’Assemblée comme sa famille. Et tant qu’il garde cette posture, son mandat sera renouvelé autant de fois que possible», promet Djibril War, comme une façon de clore un débat. Et contrairement à certaines suppositions, Me War signale qu’il n’existe aucune divergence entre Afp et Apr. Illustration : «si le Président Macky Sall a limogé Moustapha Cissé Lô de son poste de ministre-conseiller après qu'il s’était attaqué à Moustapha Niasse, c’est parce qu’il tient à ce dernier», rappelle-t-il.

 

Après ces propos, le président de la commission des Lois ne peut s'empêcher de solder quelques comptes avec le président de Rewmi, accusé de vouloir «leurrer les Sénégalais» à travers cette proposition de loi. «N’est-ce pas Idrissa Seck qui avait poussé l’ancien président de l’Assemblée nationale, Youssou Diagne, son bienfaiteur, à la démission alors que son mandat était en cours sous prétexte que les échecs se paient cachent», s'interroge-t-il par l'affirmation. Puis il termine par cette pique : «nous sommes dans une coalition, mais de tous les alliés, il n'y a qu’avec Idrissa Seck que nous avons des inquiétudes par rapport à sa loyauté.»

 

 

DAOUDA GBAYA

 

 

AVERTISSEMENT!

Il est strictement interdit aux sites d'information établis ou non au Sénégal de copier-coller les articles d' EnQuête+ sans autorisation express. Les contrevenants à cette interdiction feront l'objet de poursuites judiciaires immédiates.

Section: 
MAGISTRATURE ET POLITIQUE : L’UMS fixe les lignes rouges
“ADOU KALPÉ”, “ILLÉGAL”, “SAUPOUDRAGE” : L’APR déchire le plan “Jubbanti Koom”
LE PLAN DE REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL (PRES) / Une nouvelle feuille de route pour le Sénégal, selon le Moncap
OUSMANE SONKO EN TURQUIE : Une visite stratégique pour renforcer les relations sénégalo-turques
RENÉGOCIATIONS DES CONTRATS ET RÉVISIONS DES CODES DANS LE SECTEUR EXTRACTIF : Ousmane Sonko dévoile les premiers constats du comité
CONCLUSIONS DU DIALOGUE NATIONAL : Les partis de l’opposition dénoncent des manquements
CRISE POLITIQUE AU MALI : Moussa Mara dans la tourmente, Soumaïla en mémoire
REDRESSEMENT ÉCONOMIQUE : Le pari de l’endogénéisation
CRISE POLITIQUE : L’APR hausse le ton
PRÉSIDENTIELLE 2025 EN CÔTE D’IVOIRE : Ouattara se lance pour un 4e mandat, Soro dénonce
POUR DES RELATIONS HUILÉES ENTRE LE SÉNÉGAL ET LA MAURITANIE : Les sections Isems pérennisent des stratégies de collaboration
APR APRÈS LE POUVOIR : Le temps du renouveau 
RÉORGANISATION DE L’APR : Macky Sall rajeunit la direction du parti
TRAQUE CONTRE LA PRESSE - SOCIETE CIVILE : Les dérives verbales de Waly Diouf Bodiang
SORTIE DU LEADER DU SÉNÉGAL BI ÑU BOKK : Barth sans gants
PETITE ENFANCE ET CASE DES TOUT-PETITS : Des conseillères familiales renforcées en éveil et stimulation précoces
SÉNÉGAL : Quand l’homme d’État fait de la politique et le politique oublie l’État
SITUATION NATIONALE : L’alerte du FDR
RESTITUTION DES EMPRISES MILITAIRES : La fin d’une époque
TANDEM DIOMAYE- SONKO : L’analyse de Thierno Alassane Sall