Ziguinchor transformée en un gigantesque bunker
Par ces temps, de nombreux quartiers de la capitale méridionale du pays ressemblent fort bien à des no man’s land où de nombreux jeunes pour la plupart favorables au Pastef d’Ousmane Sonko dictent leurs lois et règlements par le biais de nombreuses et lourdes barricades érigées.
Depuis l’annonce de l’arrestation du leader du Pastef, par ailleurs Maire de Ziguinchor, l’acheminement de malades dans les structures sanitaires de référence de la ville de Ziguinchor, notamment le Centre hospitalier régional relève d’un véritable parcours du combattant. Tout comme l’inhumation de parents et de proches. Presque tous les axes principaux et secondaires de la capitale méridionale du pays sont, depuis lundi dernier, lourdement barricadés avec des gros troncs d’arbres, des poteaux électriques, de briques, de barres de fer, de voitures ou d’engins calcinés. Difficile de se frayer un passage dans certains quartiers ou entre quartiers.
Ce « blocus » de Ziguinchor concerne aussi certaines voies qui y mènent ou qui sortent de la commune. Les Forces de défense et de sécurité (FDS) d’une manière générale, les éléments du Groupement mobile d’intervention (GMI), se battent quotidiennement, pour non seulement contenir cette tentative déclarée d’installer le « chaos », mais également pour mettre un terme à ces manifestations qui ont fini de paralyser l’économie de toute la région.
Hier, encore, en fin d’après-midi, des heurts violents ont opposé les forces de l’ordre aux manifestants au niveau notamment des quartiers de Lyndiane et de Colobane, à la périphérie de la capitale verte. De loin, l’on attendait de nombreux tirs répétés de grenades lacrymogènes. Excepté le centre-ville et ses abords immédiats, tout est presque aux arrêts. Le prix de motos Jakarta, en l’absence de taxis et de bus de transport urbain, a flambé.
Les agressions physiques nocturnes et les vols avec violences (portables et autres biens) se multiplient dans la commune où l’angoisse et la peur sont, depuis lundi dernier, les choses les mieux partagées.
HUBERT SAGNA (ZIGUINCHOR)