Publié le 22 Jun 2022 - 14:37
MANIFESTATION DE YAW DU 29 JUIN PROCHAIN

“Toutes les forces sortiront, si… ’’

 

Le mouvement Y en a marre menace de descendre dans la rue, aux côtés de la coalition Yewwi Askan Wi, si la prochaine manifestation, annoncée pour ce 29 juin, n’est pas autorisée.

 

Y en a marre s’immisce dans le combat politique et se range aux côtés de la coalition  Yewwi Askan Wi. Il exige du gouvernement qu’il autorise la marche qu’organise l’opposition le 29 juin prochain. Dans le cas contraire, ses membres disent être prêts à en découdre avec les autorités. ‘’Le 29 (juin), si la marche n’est pas autorisée, nous nous battrons. Nous mènerons le combat sur le terrain’’, a menacé le rappeur et membre de Y en a marre Thiat. ‘’D’ici les élections, Macky n’aura pas la paix, puisque nous ne sommes pas en paix.  Toutes les forces silencieuses sortiront. Parce que désormais, il est question de préservation de la liberté et des acquis démocratiques’’, a-t-il ajouté.

De son côté également, le coordonnateur du mouvement, Aliou Sané, estime qu’au nom de la démocratie et du respect des libertés, il serait inconcevable de  refuser encore une fois à Yaw de protester. Il souligne que l’opposition avait tenu, avec brio et sans problème, une manifestation le 8 juin dernier. Alors, ‘’si cette même coalition, une semaine après, dépose pour encore pouvoir manifester sur la même place et dans les mêmes conditions, ce n’est pas normal qu’on leur refuse ça’’, pense Aliou Sané, dénonçant les 250 arrestations en marge de la marche non autorisée du 17 juin dernier.

Néanmoins, précisant qu’en tant qu’acteurs de la société civile, il y a des marges qu’ils ne peuvent franchir, lui et ses camarades. Il  assure que si cette manifestation est accordée à la coalition Yaw, Y en a marre n’y prendra pas part.  Aliou Sané prévient avec insistance : ‘’Nous allons vers une autre date à laquelle l’opposition a appelé à une marche pacifique. Si Macky refuse cela, ce sera l’affaire de tous les Sénégalais.’’

Pour lui, les deux points de l’arrêté préfectoral ne sont pas défendables : trouble à l’ordre public, période de précampagne. ‘’Le prétexte est fallacieux. L’opposition est en train de protester. Elle a d’autres choses en tête que de faire une campagne. Notre démocratie, après toutes les luttes, celles des ainés jusqu’aux plus récentes, nous avaient amenés à croire qu’il était impensable qu’au Sénégal, en 2022, des citoyens vont se battre pour pouvoir exercer un droit constitutionnel, celui de manifestation pacifique’’, dit-il.

En effet, sur la recevabilité des listes dans le cadre des prochaines législatives, le mouvement citoyen note des violations au niveau de la Direction générale des Élections et au niveau  du Conseil constitutionnel. Il avait tenu une conférence de presse pour mettre le Conseil face à ses responsabilités, en lui demandant de dire le droit conformément au Code électoral, qu’il n’y ait pas de parti pris. Y en a marre soutient que les listes qui ont fauté devraient être écartées tout au début.

‘’Nous avons vu ce qui s’est passé. La décision qui a été prise par la Direction générale des Élections sur la liste de Benno Bokk Yaakaar et de Yewwi Askan Wi, et qui a été entérinée par le Conseil constitutionnel, n’était qu’un stratagème pour faire passer la liste des titulaires de BBY et retenir celle de Yaw. C’est ça la vérité’’, a tranché Aliou Sané.  Parce que pour lui,  en partant du principe d'indivisibilité des listes de titulaires et de suppléants, conformément à l’article 154 du Code électoral sénégalais,  s’il y a des difficultés qui font qu’une liste doit être rejetée, elle entraîne l’autre liste. ‘’Tout le monde sait que l’un des maux de notre démocratie est cette forte politisation de notre Administration publique. Il y a des hommes et des femmes qui tiennent à leur probité, à leur indépendance, mais le système dans lequel nous sommes ne leur permet pas parfois d’avoir cette liberté’’, pense M. Sané.

Pour une sortie de crise, Y en marre demande des concertations et exige que personne ne soit biaisé. Il note que la situation actuelle ne mène pas à des élections apaisées. ‘’Nous tenons au respect du calendrier républicain. Mais au rythme où vont les choses, nous sommes dans une impasse. Si nous fonçons, nous butons sur un mur. Nous pensons qu’il est important que toutes les parties prenantes, pas Yewwi et Benno seulement, mais aussi toutes les autres coalitions engagées, se concertent’’.

Par rapport au concert de casseroles annoncé par la coalition Yewwi, qui est fortement décrié par certains, Y en a marre  soutient cette initiative. ‘’Il n’y a pas de forme de manifestation plus pacifique. Pour moi, c’est un bon signal pour que les autorités arrêtent. En 2011, nous avions appelé à ça, je me rappelle. Et on le fait ailleurs’’, a salué Aliou Sané.

BABACAR SY SEYE

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