La prise en charge des malades en urgence, l’accès aux soins, la sécurité alimentaire, entre autres, ont été abordés hier par le ministre de la Santé, lors d’une réunion de concertation et de coordination entre les différents acteurs impliqués dans la mise en œuvre du Plan national de développement sanitaire et social (PNDS 2009 2018).

La prise en charge des urgences figure en bonne place dans les recommandations du Plan national de développement sanitaire (PNDS). Hier, le comité interne de suivi du Plan national de développement sanitaire et social s’est réuni en présence de différents acteurs du secteur et des partenaires au développement. La rencontre a permis de passer en revue les maux et de dégager des perspectives. S’agissant de l’accueil et de la prise en charge des urgences, le ministre de la Santé et de l’Action sociale Awa Marie Coll Seck a souligné qu’il s’agit d’une préoccupation majeure de son département car, il ‘’fait l’objet de récrimination régulière de la part des populations‘’. ‘’Nous sommes en train de travailler dans ce domaine et j’espère que nous aurons des résultats palpables dans quelques semaines’’, a-t-elle ajouté.

Le ministre a pris l’exemple récent de la mort du jeune Ibrahima Gningue, supporter de Guédiawaye FC, qui a été fauché par le bus de l’As Pikine, à la fin du match. La structure hospitalière (Hôpital Général de Grand-Yoff) où on l’a amené a réclamé 8000 FCFA, avant de le prendre en charge. Ce que le père du défunt supporter a fustigé. ‘’Quand il y a urgence, il faut d’abord voir le malade, avant de lui demander de l’argent. Nous n’avons pas besoin que la presse nous le dise ou que d’autres nous le disent. Ce que nous voudrions, c’est qu’on passe cette étape qui est une étape douloureuse pour les populations et également pour nous, avec tous les efforts que nous faisons. Qu’on se retrouve sur la place publique parce qu’il y a eu un agent qui a refusé ceci ou cela‘’, a renchéri et fustigé le ministre.

Ensuite le ministre a lancé un appel à tous les directeurs de structures sanitaires. « J’interpelle tous les directeurs de structures de santé pour que vous redoubliez d’efforts encore une fois, parce ce que c’est dommage que nous soyons à la Une des journaux’’. Selon le ministre, la meilleure manière de résoudre les problèmes des urgences et de l’accueil au Sénégal, c’est le relèvement de certains plateaux techniques. Parmi les chantiers, elle a annoncé la création du futur centre des urgences sanitaires consacré à Ebola.

Equité dans l’accès aux soins

Awa Marie Coll Seck s’est aussi prononcé sur l’accès aux soins. ‘’Force est de reconnaître que malgré les efforts déployés et les performances réalisées au plan des investissements et de l’amélioration du fonctionnement des établissements sanitaires, l’évolution du système de santé de notre pays n’a pas jusqu’ici favorisé l’équité dans l’accès aux soins’’, s’est-elle désolé. Il en va de même de la sécurité alimentaire et de la mortalité maternelle qui, selon le ministre, reste encore élevée au Sénégal. Ainsi, elle a annoncé l’ajustement de la programmation pluriannuelle des dépenses pour atteindre ces objectifs.

Les objectifs du millénaire pour le développement (OMD) étaient également au menu des discussions. A quelques mois de faire leur bilan, le ministre s’est réjoui que certains indicateurs soient sur la bonne voie. ‘’La mortalité infanto-juvénile et le paludisme sont en baisse, de même que le taux de nouvelles infections au VIH, la couverture vaccinale, le traitement antirétroviral’’, a-t-elle affirmé. 

AIDA DIENE