Publié le 30 Sep 2017 - 16:06
MARCHE DES VICTIMES DE PROMOTEURS PRIVES

Les familles appellent l’Etat au secours

 

Sous un soleil accablant, la Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (FNVPI) a battu, hier, le macadam sur le boulevard du Centenaire jusqu’au rond-point de la RTS. Les nombreuses familles, qui forment cette structure, invitent l’Etat du Sénégal à agir pour qu’elles soient rétablies dans leurs droits. Elles annoncent avoir été arnaquées par Agir Immo, Namora, SCAC Afrique, Ef Genie, etc.

 

Ils sont des femmes, hommes, jeunes, vieux… à avoir bravé le soleil, hier dans l’après-midi, sous un soleil de plomb, à l’initiative de la Fédération nationale des victimes de promoteurs immobiliers (FNVPI). La marche avait pour objet de dénoncer l’escroquerie foncière dont sont victimes ses membres. Sur le boulevard du Centenaire jusqu’au rond-point de la RTS, ils arboraient des pancartes avec les slogans : ‘’Trop c’est trop ! Nous voulons nos terrains’’ ; ‘’Plus de 1 000 victimes pour plus de 2,5 milliards de préjudice’’ ; ‘’Halte aux arnaques foncières.’’ Venus en masse, encadrés par les forces de l’ordre, les manifestants ont bruyamment manifesté leur colère contre les agences Agir Immo, Namora, SCAC Afrique, Ef Genie, etc., qui les plonge dans des conditions très difficiles.

Ces familles, déboussolées, veulent le soutien de l’Etat dans cette affaire. ‘’La marche vise à alerter le président de la République sur les nombreuses familles victimes d’escroquerie foncière. Elles sont affectées par cette situation. Nous demandons aussi au nouveau ministre de la Justice (Ismaïla Madior Fall : NDLR) de prendre toutes les dispositions nécessaires au grand bonheur de ces dernières. D’après nos investigations, le promoteur Agir Immo a des biens dans ce pays que l’Etat peut saisir’’, déclare Alioune Guèye, le coordonnateur du collectif des victimes, marchant au rythme lent de la foule. Celle-ci, compacte, avance à pas de caméléon.

Le coordonnateur, taille élancée, très dynamique, ajoute aux micros des journalistes : ‘’Cette marche, c’est aussi l’occasion pour nous de plaider afin que le prix du loyer soit abordable. Toute la population est là pour soutenir cette cause noble. Au Sénégal, il y a plus de 10 000 familles victimes de politique foncière. Il y a deux mois, nous avons remis un document au chef de l’Etat pour qu’il nous appuie dans l’habitat.’’ Selon lui, leur manifestation concrétise également le souhait du président de la République, c'est-à-dire ‘’Une famille, un toit’’.

Echec des politiques publiques

Il faut dire que ces victimes viennent de localités différentes : Thiès, Saint-Louis, Mbour, etc. Le Collectif des victimes de SCAC Afrique, qui parle ‘’d’injustice à combattre’’, estime qu’ils sont plus de 30 000 familles à être dans le désarroi. Elles sont aussi dans la diaspora. ‘’Si l’habitat est instable, tout ce qui l’entoure risque d’être instable. Les politiques publiques ont montré leurs limites objectives dans le cadre de la politique de l’habitat. Et cela se manifeste par l’émergence de promoteurs privés qui se comportent en oligarchie. Agir Immo et SCAC Afrique ont affecté des familles’’, constate Victor Preira, porte-parole de l’Union nationale des consommateurs du Sénégal (UNCS). Déçu par le comportement de ces agences immobilières, il milite pour la création d’un observatoire de la ‘’qualité des loyers’’, qui se chargerait de l’application stricte des dispositions contenues dans le décret n0 2014-30 du 22 janvier 2014. Et veillerait à annihiler toute manœuvre des bailleurs pour imposer des taux de loyer ‘’prohibitifs’’. ‘’Ledit observatoire sera logé à la primature’’, glisse-t-il.

Enseignante, Mariama Sall fait partie des victimes d’Agir Immo. Lunettes noires bien ajustées, au premier rang des marcheurs, elle annonce avoir versé 750 mille francs CFA comme acompte pour un terrain de 150 m2. Son coût global est estimé à 1 million 900 mille francs CFA. ‘’Chaque mois, je devais donner 35 mille francs CFA. Nous sommes plus de 2 000 membres dans ce collectif. Nous avons gagné le procès. Le promoteur arrêté nous doit 3 milliards de francs CFA. Et nous comptons sur l’Etat pour que tout soit réglé’’, avance-t-elle, très disponible à échanger sur cette question qui les préoccupe.

Malgré son handicap physique, Fatima Kâ, qui se déplace à l’aide de deux béquilles, a versé un acompte de 1 million 500 mille francs CFA à Agir Immo, pour un terrain évalué à 3 millions 900 mille francs CFA. ‘’C’est inacceptable ce que nous sommes en train de vivre. Il s’y ajoute que je suis une femme en situation de handicap. Nous sollicitons le soutien du président de la République’’, a-t-elle émis sur la même longueur d’onde que la précédente.   

PAPE NOUHA SOUANE  

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