HNLMS Rotterdam, un petit mastodonte militaro-humanitaire
Actuellement arrimé au Mole II du port autonome de Dakar, le HNLMS Rotterdam est un navire amphibie présent au Sénégal, dans le cadre d’un programme international d’entraînement de nos troupes aux manœuvres militaires de transport et de débarquement de bataillons.Reportage
Arrimé à Dakar dans le cadre d’un programme de coopération militaire internationale, le HNLMS Rotterdam est un navire spécialisé dans le transport et le débarquement de bataillons militaires sur la terre ferme.
Imposant au point de pouvoir abriter dans ses flancs plusieurs bateaux, des véhicules et deux hélicoptères, ce monstre d’acier est le foyer d’un équipage de 150 hommes et de 400 fusilleurs de nationalités diverses dont des Hollandais, Nord-Américains, Anglais, Espagnols, etc. Sa capacité totale est de 700 personnes.
La raison de sa présence sur nos côtes est un exercice d’entraînement bilatéral entre les Pays-Bas et le Sénégal, dans le cadre duquel les deux armées travailleront main dans la main jusqu’au 20 septembre.
Deuxième plus grand navire de la marine néerlandaise, le HNLMS Rotterdam a pris la mer en février 2007. Navire amphibie, il a été conçu pour permettre à son équipage de rapidement se déployer sur terre même dans des zones dépourvues de ports.
L’entrée dans le Rotterdam via une mince passerelle qui monte du dock jusqu’à 5 mètres au dessus du sol pour se connecter à une relativement petite écoutille sur le côté du navire.
Après une série de couloirs tout recouverts de tuyaux du sol au plafond, on débouche sur une cage d’escalier étroite, vertigineuse et circulaire, dont les marches ne doivent pas faire plus de 20 cm de large chacune. Cette cage d’escaliers permet d’aller à des niveaux inférieurs du navire à la tourelle du commandement général.
Cette dernière, bardée d’instruments de mesure et d’outils informatiques, est malheureusement dépourvue de la mythique barre à roue que l’on s’attend à trouver dans n’importe quel navire. En lieu et place, on trouve des leviers et instruments de pilotage dernier cri. Étroite, la cabine de commandement est bordée de balcons qui semblent tout surplomber, les marins s’activant sur le pont du bateau, aussi petits que des insectes.
L’intérieur du Rotterdam, fonctionnel, n’en dispose pas moins de l'attirail nécessaire à la vie au grand large, en toutes circonstances. Une visite guidée des boyaux de l’énorme bateau, vieux de 20 ans, permet de découvrir entre autres des salles de cour, une cabine de coiffeur et même une salle de gym en plus des quartiers dédiés aux différentes manœuvres et cabines d’habitations.
Redescendant aux niveaux inférieurs, par exemple, on accède, par une porte qui s’ouvre de l’intérieur, à un immense hangar dédié au stockage de véhicules et bateaux. Ce dernier, quand il ne sert pas, est recyclé en terrain de football par les marins à leurs heures creuses.
De nationalités différentes, ces derniers communiquent entre eux en anglais, les uniformes immaculés du commandement se mêlant sans heurts à ceux, plus utilitaires, en tissus kaki ou imprimés militaires.
79 sénégalais sont attendus pour participer, jusqu’au 15 septembre, à cette opération d’envergure, la seconde du genre conduite sur notre sol.
Sponsorisé en partie par le gouvernement américain, dans le cadre du programme US Africom Partnership Station (APS), cet exercice comprendra un débarquement à Mbour, le 14 septembre, à l’occasion duquel les militaires participeront à la reconstruction d’une école élémentaire, une conférence sur la pêche illicite organisée sur le Rotterdam et, enfin, cinq jours d’entraînement aux techniques, tactiques et procédures militaires à Thiès.
Outre le Sénégal, le navire fait escale au Maroc, au Ghana, au Bénin, au Nigeria et aux îles Canaries, tout cela dans le cadre du programme African Winds 2013. Ledit périple, débuté le 25 août, s’achèvera le 15 novembre prochain.