Plus de 300 candidats à l’émigration interceptés en Mauritanie
La Mauritanie continue d’accueillir les migrants clandestins. Chaque semaine en moyenne, les garde-côtes interceptent des pirogues avec des candidats à l’émigration à bord. Ce lundi 26 août, une autre pirogue avec plus de 300 personnes, dont des femmes, a été sauvée in extrémis par la marine mauritanienne. Un drame évité de justesse.
Ils étaient 331 personnes, hommes, femmes et enfants, à monter dans une pirogue à destination des îles Canaries. Selon leurs déclarations, ils ont parcouru 400 km lorsqu’un des leurs a demandé au capitaine de rebrousser chemin, parce qu’ils étaient égarés. Sans tambour ni trompette, l’embarcation a fait demi-tour pour accoster sur les côtes mauritaniennes.
Cette pirogue a embarqué à Mbour, le mardi 20 août dernier au soir comme d’habitude. ‘’Nous sommes 300 Sénégalais et 31 étrangers, notamment des Gambiens, des Guinéens et un Ivoirien, à prendre la route maritime’’, soutient un des rescapés trouvés au sein de la marine mauritanienne. Parmi eux, 37 sont des femmes, dont six Gambiennes, une Guinéenne et une Ivoirienne. Plus de peur que de mal, aucun décès n’a été déploré. Tous sont sains et saufs. Une jeune Sénégalaise, la trentaine, avait son enfant de 3 ans avec elle, bien portant.
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) était sur place pour constater le convoi et prendre des dispositions pour leur accompagnement et leur protection. L’ambassade du Sénégal, également, a dépêché une délégation avec la communauté sénégalaise pour s’enquérir de leur situation et éventuellement prendre des dispositions qui s’imposent.
Cette embarcation arrive en Mauritanie au moment où le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez est en visite en Mauritanie en provenance du Sénégal et de la Gambie. L’objet de son voyage est de tenter de convaincre les dirigeants de ces pays de créer des conditions de survie et de prendre des dispositions sécuritaires pour empêcher ces départs massifs vers l’archipel des Canaries dont les infrastructures n’arrivent plus à contenir ces flux migratoires. Pourtant, il y a six mois, Pedro Sanchez était venu en Mauritanie dans le but de se concerter avec les autorités mauritaniennes sur cette question de la migration, en promettant une enveloppe financière de 180 millions d’euros pour aider la Mauritanie à lutter contre le phénomène de la migration irrégulière.
Il faut souligner que depuis le début de cette année et jusqu’à ce mois d’août, les services de la migration espagnols et les agences spécialisées ont dénombré près de 23 000 arrivées aux îles Canaries. Un chiffre qui ne cesse d’augmenter, eu égard aux nombreux départs annoncés sur les côtes africaines du Sénégal, de la Gambie et même de la Mauritanie. Y aurait-il des failles dans le système de surveillance maritime au Sénégal, en Gambie ou encore en Mauritanie, au point que les départs se multiplient de jour en jour ? C’est là toute la question.
Et le sujet est au cœur des discussions menées par le chef du gouvernement espagnol durant sa visite dans ces trois pays cités.