Khalifa fait de grosses promesses aux riverains

La campagne électorale bat son plein temps, même si l'effet du ramadan a un peu réduit l'affluence, hier. Le président du Taxawu Sénégal, Khalifa Ababacar Sall, s’est rendu dans la Petite Côte pour rencontrer les riverains. Ces derniers ont exhumé les problèmes de leur secteur, notamment la licence de pêche qui a tendance à tuer à petit feu ce secteur. Khalifa Sall leur a promis de mettre un terme ces licences de pêche, une fois élu à la tête du pays. Il n'a pas manqué aussi d’aborder le problème du secteur du tourisme et de l'artisanat.
Contrairement aux deux premiers jours de la campagne, où les populations sortaient en masse pour accueillir les cortèges politiques, hier, à cause du ramadan, il n'y a pas eu de fortes mobilisations. D'ailleurs, pour honorer ce mois béni, Khalifa Ababacar Sall n'a pas fait de caravane. Il a plutôt opté pour une visite de proximité dans le département de Mbour.
Dans cette localité ayant pour spécificité la pêche, l'artisanat et le tourisme, les riverains, en l'occurrence les pêcheurs, soutiennent que leur secteur est en train de mourir à petit feu. Pour résoudre ce problème, ils ont demandé la suppression des licences de pêche.
En effet, le leader de Taxawu Sénégal leur a promis de résoudre ce différend, une fois élu. "Il faut résoudre le problème des licences de pêche. Nous sommes fatigués, la pêche ne nous fait plus vivre. Il n'y a plus de gros poissons dans la mer. Ça fait plus de trois ans maintenant qu’on n'arrive plus à avoir une pirogue remplie de poissons par jour. D'ailleurs, certains types de poissons, on ne les voit plus, ils ont disparu", a lancé un vieil homme et vendeur de poissons, Mamadou Niang.
En réponse à ce cri de détresse repris par tout le monde, Khalifa Ababacar Sall a déclaré : "Une fois élu, je ferai tout pour régler le problème des licences de pêche. Si également un autre comme moi est élu, il fera pareil."
Il faut souligner que lorsque Khalifa est arrivé au marché de poissons de Mbour, situé au bord de la mer, des pros-Sonko l’ont chahuté aux cris de "Sonko, Sonko...". Les pros-Khalifa ont répondu en chantant le nom de leur leader (‘’Khalifa, Khalifa...’’). Il a fallu l’intervention de certains sages (pêcheurs et militants de Khalifa), après une dizaine de minutes de brouhaha, pour que le calme revienne.
"Vos problèmes sont les leurs. Il y a de cela 20 ans, les gens vivaient de la pêche, mais maintenant, les pêcheurs peuvent aller à la pêche et ne parviennent pas à avoir 1 000 ou 2 000 F CFA par personne et nous savons que ce sont les licences de pêche qui ont entraîné cela. Et quand je serai président, ça va cesser’’, a insisté le candidat.
Repenser la politique touristique
Dans la même veine, Khalifa Ababacar Sall a évoqué les difficultés du secteur du tourisme. ‘’Ce qui nous reste, c'est de faire de telle sorte que le tourisme nous fasse vivre et qu’on le fasse aussi vivre". Pour se faire, dit-il, il faudrait repenser la politique touristique. Parce que, renchérit-il, "le tourisme n'est pas seulement d'accueillir des étrangers, mais il doit être une plus-value. Il fait partie des secteurs d'activité qui impactent beaucoup sur notre économie. Mais quand vous regardez, il commence à avoir beaucoup de difficultés. Avec tout le potentiel qu'a cette localité, personne ne doit avoir des difficultés, si le tourisme avait joué son rôle".
En effet, explique-t-il, "notre objectif, c'est de tout faire pour que nous vivions de notre tourisme et non que les touristes vivent de notre tourisme et c'est cela la nouvelle démarche. Ce qui permettra de responsabiliser les populations qui ne sont que des guides et des femmes de chambre. Et cela doit cesser. On doit préparer notre jeunesse, nos femmes à devenir des patronnes du tourisme dans ce pays et c'est ça notre ambition".
Mieux, poursuit-il, "le tourisme influence beaucoup sur notre balance commerciale. Nous sommes dans une mondialisation ou chaque pays doit s'ouvrir à l'extérieur et pour y arriver, il faut avoir une monnaie forte. Parce que quand ton flux touristique dépend de la puissance de ta monnaie et quand on érige un comportement indifférent, notre économie va mourir et c'est pourquoi nous faisons partie de ceux qui pensent qu'on doit renforcer l'UEMOA et l'intégration économique et monétaire, car la monnaie est importante sur le tourisme".
Par ailleurs, hier, la visite de proximité de Khalifa Ababacar Sall a failli finir en queue de prison. Ses propres militants ont failli saboter sa campagne à Mbour. Ils se sont chamaillés jusqu'à se donner des coups. Par la même occasion, ils ont aussi voulu s'attaquer à une fille mbouroise qu'ils ont accusée d'avoir filmé leur bagarre.
FATIMA ZAHRA DIALLO