Retour de parquet pour les deux matons suspectés
Les deux gardes pénitentiaires Th. Faye et P. M Diamé, arrêtés suite à la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, ont été déférés hier, mais ont fait l’objet d’un retour de parquet, en attendant leur présentation devant le doyen des juges d’instruction.
Gardés à vue depuis vendredi soir à la Sûreté urbaine de Dakar, les deux surveillants de prison Th. Faye et P.M. Diamé ont été déférés au parquet hier. Ils sont suspectés d'être à l'origine de la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, à la Maison d’arrêt de Rebeuss (MAR), la veille du délibéré du procès de ce dernier.
Cependant les deux gardes pénitentiaires ont fait l’objet d’un retour de parquet et à en croire nos sources, c’est aujourd’hui qu'ils seront présentés au doyen des juges d’instruction à qui le dossier a été confié. D’ici là, nos sources proches du dossier ont confié que P.M. Diamé et Th. Faye, dépeints comme des personnes ‘’très calmes’’, clament leur innocence.
D’après les résultats de l’enquête ouverte sur la mort du détenu Cheikh Maleyni Sané, le défunt prisonnier ‘’a été extrait à deux reprises entre 2 et 3 heures du matin de sa cellule, menottes aux poignets par des agents de l’Administration pénitentiaire’’. En suivant cette piste de la torture, les enquêteurs ont pu identifier les deux agents précités.
Surtout que des traces de menottes ont été relevées sur les poignets du prisonnier au moment de sa mort. Si l’on en croit le ministre de la Justice, les deux agents identifiés ‘’seront poursuivis devant la juridiction compétente’’. Dans un premier temps, trois co-détenus du défunt ont été gardés à vue pour les besoins de l’enquête.
Dans leur déposition, les trois détenus ont indiqué à l’image du chef de la chambre 9 que deux matons sont venus chercher Cheikh Maleyni Sané la nuit de sa mort.
Détenu pour offre et cession de drogue, Cheikh Maleyni Sané a trouvé la mort en prison avant même que le tribunal ne rende sa décision le concernant. Le certificat de genre de mort établi par le médecin légiste, Dr Gisèle Woto Gaye de l’hôpital Aristide Le Dantec, fait état de ‘’multiples plaies au niveau du dos, du cou et du cuir chevelu’’.
Selon le document de l’homme de l’art, ‘’la mort violente est survenue à la suite d’une asphyxie mécanique par strangulation, dans un contexte de coups et blessures par objet contondant’’. Fort de ces éléments, la famille du défunt a déposé une plainte contre X, pour torture, sévices, coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort.
Le garde des Sceaux, ministre de la Justice, avait indiqué qu’‘’une enquête sera diligentée, que les responsabilités seront situées et les mesures prises sur la base des résultats de l’enquête’’.
FATOU SY