Abdoul Mbaye invite à ''se donner de nouveaux ''djihad''''
''Les sociétés musulmanes doivent se donner de nouvelles causes, de nouveaux ''djihad'' et affronter courageusement leurs principaux handicaps structurels''. Cette invite a été lancée hier par le Premier ministre Abdoul Mbaye, lors du colloque sur les ''sociétés musulmanes et la mondialisation''. Selon lui, ces principaux handicaps sont, entre autres, les insuffisances des systèmes éducatifs, l’absence de futur proposé à la jeunesse, la coexistence entre richesses individuelles extrêmes et extrême pauvreté, l’absence de mise en œuvre de grands projets.
''S’il est urgent et nécessaire de se pencher sur les sociétés musulmanes et leurs mutations, il nous faut parallèlement aborder la question des économies de nos pays, de leur niveau d’épanouissement et de leur degré de retard par rapport à celles concurrentes. Les crises, les frustrations sociales, la pauvreté et le dénuement, le sentiment d’impasse face à l’avenir, tout cela peut servir de terreau à des formes d’extrémisme alimenté par des discours sommaires et sectaires'', a soutenu M. Mbaye. A en croire le chef du gouvernement, de tels défis comptent assurément davantage aux yeux du monde et du Dieu unique que le fait de couper mains et pieds ou de brûler science et bibliothèques. Il a demandé aux penseurs et chercheurs d'agir aux côtés des politiques comme des vigies, pour éclairer le chemin de l’avenir.
Pour Abdoul Mbaye, la lutte contre la pauvreté dans toute société s’en réclamant, mais également au sein de la Ummah, doit toujours constituer un axe fort de politique publique, de coopération, de choix de projets et programmes. ''Il est singulièrement contrastant de voir le niveau et le volume de richesses au sein des sociétés musulmanes et paradoxalement d’y compter les populations parmi les plus pauvres de la planète. Pourtant, l’éternel message de solidarité, et l’exhortation au soutien et au partage entre les hommes restent d’une vivante actualité dans l’enseignement divin du Coran et la pratique léguée par le Prophète Seydina Mouhammad (Psl)'', a-t-il souligné.
Ainsi, face aux défis du monde moderne, de la mondialisation et de la lutte contre la pauvreté, "l'univers islamique peut et doit assumer sa part dans la promotion des valeurs et idéaux qui restaurent l'éminente dignité de l'homme", a ajouté le Premier ministre. Mais les sociétés musulmanes ont aussi le devoir de contribuer, à l’échelle du monde, à défendre la paix, à protéger l’environnement commun, pour tout dire, à prendre leur place et leur part, dans l’histoire du monde qui se construit et s’écrit en même temps, a précisé Abdoul Mbaye.
Pour le Premier ministre, si certaines situations induites par la mondialisation peuvent quelquefois provoquer pessimisme et doute sur le devenir des sociétés musulmanes, tout pourtant autorise optimisme et espérance à la condition que les nombreux atouts à disposition soient utilisés avec efficacité et efficience. "Le message éternel de l'islam est un message de paix, qui doit être revisité, soutenu et défendu partout dans le monde pour corriger les images négatives et les amalgames réducteurs que des illuminés, les terroristes et ennemis de l'islam véhiculent faussement dans le monde", a-t-il indiqué.