Le Sénégal et la Gambie veulent éradiquer ces fléaux d’ici 2030
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Ce 16 juin est célébrée la 29e édition de la Journée de l’enfant africain. A cette occasion, le Sénégal et la Gambie se sont associés pour organiser le 1er Sommet africain sur les mutilations génitales féminines et le mariage des enfants.
“Renforcer le pont entre l’Afrique et le reste du monde, pour accélérer la tolérance zéro face aux mutilations génitales féminines (Mgf) et le mariage d’enfants, un des axes majeurs des objectifs de développement durable (Odd)”, est le thème choisi pour le 1er Sommet africain sur les Mgf et le mariage d’enfants. Cette rencontre, qui se tient à Dakar du 16 au 17 juin, est co-organisée par les gouvernements de la Gambie et du Sénégal, en collaboration avec l’Ong Safe Hands for Girls.
Au cours de ces deux jours de réflexion, les participants vont partager leurs expériences et répertorier les bonnes pratiques disponibles pour éradiquer ces deux fléaux. Des panels de sensibilisation sur les stratégies mises en œuvre pour l’abandon de ces pratiques néfastes pour les enfants et les jeunes filles seront animés tout au long de ce sommet.
L’objectif est de partager les expériences et les bonnes pratiques notées dans chaque pays en matière de planification et de mise en œuvre, pour mettre fin à ces fléaux. La rencontre vise aussi à inciter les Etats à créer un cadre juridique légal favorable à l’élimination des Mgf et du mariage d’enfants d’ici 2030.
Pour atteindre ces objectifs, les participants ont insisté sur la nécessité, pour les Etats, de mettre en place des législations fortes pour décourager et surtout sensibiliser les communautés qui s’adonnent à ces pratiques. ‘’Le cadre législatif est important, mais il n’est pas suffisant. Il est important de saisir les déterminants culturels et structurels pour développer une démarche qui intègre les communautés et leur organisation. Je pense que les gouvernements du continent disposeront, au terme de cette réunion, de nouveaux outils pour accompagner et stimuler les changements institutionnels et sociétaux’’, a déclaré Aminata Touré, venue représenter le président de la République à la cérémonie de lancement.
La présidente du Conseil économique, social et environnemental (Cese) de préciser qu’‘’à partir du moment où le constat est fait et la décision prise, le défi est désormais de mettre en place un plan d’action qui soit à la fois réaliste et réalisable sur des échéances permettant d’atteindre les déterminants des deux fléaux en vue de leur éradication. Le Sénégal sera fier d’être le point de départ de cette nouvelle initiative’’.
Des statistiques alarmantes
L’Organisation mondiale de la santé (Oms) définit les mutilations génitales féminines comme étant toutes les interventions aboutissant à une ablation partielle ou totale des organes génitaux externes de la femme ou toute autre lésion des organes génitaux féminins pratiquée à des femmes à des fins non thérapeutiques. Selon les panelistes du sommet de Dakar, ces pratiques touchent plus de 200 millions de femmes et de filles, à travers le monde et en Afrique. Cinquante millions de jeunes filles risquent également d’en être victimes, d’ici 2030.
Quant au mariage d’enfants, ils indiquent que dans le monde, environ 1 femme sur 4 s’est mariée avant l’âge de 18 ans. Selon leurs études toujours, la fréquence des mariages des enfants en Afrique subsaharienne est au-dessus de la moyenne mondiale qui est de 34 %. Les rapports indiquent que 39 % des filles de cette zone sont mariées avant leurs 18 ans et 13 % avant leur 15e anniversaire. Ces alarmantes statistiques inquiètent les défenseurs des droits des enfants et des jeunes filles comme l’Ong Safe Hands for Girls. Ainsi, en participant à l’organisation du sommet de Dakar, l’Ong veut inciter les Etats à créer un cadre juridique légal favorable à l’élimination des Mgf et du mariage d’enfants, d’ici 2030, avec des stratégies innovantes et par des actions concrètes auprès des communautés de base.
A noter que cette rencontre d’envergure africaine a enregistré la participation de la vice-présidente de la Gambie ainsi que des chefs religieux et coutumiers dont le vice-imam de la mosquée al Azhar d’Egypte.
ABBA BA