Le sculpteur Djibril Ndiaye n’est plus
Le village des arts a perdu un de ses membres dimanche dernier. Il s’agit de l’artiste Djibril Ndiaye, décédé à l’âge de 71 ans.
On a annoncé dimanche son décès. L’artiste sculpteur, peintre et céramiste sénégalais Djibril Ndiaye est parti à l’âge de 71 ans. Grand prix du président de la République pour les Arts en 1991, il a ébloui pour la dernière fois les amoureux des arts en 2015 à travers une exposition organisée au village des Arts de Dakar. Il était un pensionnaire de cet espace où il comptait bien des amis. ‘’C’est avec une grande peine que j’ai appris le rappel à Dieu de l’artiste sculpteur Djibril Ndiaye arraché à notre affection ce dimanche 5 février 2017. Pédagogue émérite, humaniste, sculpteur hors pair doublé de peintre, le lauréat du grand prix du président de la République pour les Arts en 1991, a marqué son époque par son talent et son riche parcours professionnel couronné de succès tant au plan national qu’international’’, a regretté d’ailleurs dans un communiqué de presse le ministre de la Culture et de la Communication, Mbagnick Ndiaye.
Né à Dakar le 25 février 1945, Djibril Ndiaye a fait l’essentiel de son cursus au Sénégal. A 16 ans, il est accepté à l’Ecole nationale des beaux-arts de Dakar (Enba). Il en sort diplômé en 1970. ‘’Entre 1972 et 1996, Ndiaye a été successivement professeur de dessin à l’école Maurice-Guèye, à Dakar, formateur en sculpture à l’Ecole nationale des Beaux-Arts et à l’Ecole normale supérieure d’éducation artistique (ENSEA) de Dakar, chef du département art de l’ENBA, tout en développant son travail personnel et en effectuant des voyages d’études en Afrique et dans le monde’’, selon l’agence de presse sénégalaise.
En outre, à la différence de certains, feu Djibril Ndiaye ne s’était pas contenté des cours reçus à l’Enba. Il s’est intéressé aux techniques de l’artisanat local pour parfaire sa technique et donner une identité à son travail. "Sculpteur et peintre, Djibril Ndiaye réalise des installations et se démarque très vite de ses contemporains en créant des œuvres composées de matériaux à première vue incompatibles", souligne l’APS.
En effet, "sa démarche s’inscrit dans le courant de la ‘sculpeinture’, qui fait cohabiter dans l’harmonie ou dans la confrontation et au sein d’une même création plusieurs supports : fil, corde, bois, pagne tissé… Pour l’artiste, la sculpture ne se résume pas à la ronde bosse, à la taille, elle est assemblage de matériaux par un système de ligatures, d’attaches et de collage", ajoute le texte. Repose en paix l’artiste.
BIGUE BOB