UGB, en perpétuelles turbulences
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Depuis l’annonce, par le ministre de l’Enseignement supérieur, de l’orientation de tous les étudiants dans les universités publiques du Sénégal, des voix s’élèvent. Après le communiqué de la Coordination des étudiants de Saint-Louis qui soutient que l’Ugb ne pourrait recevoir trois mille étudiants, le directeur du Crous réplique et fait quelques précisions.
Cette année, l’ouverture officielle du campus social n’a été effective que ce 14 octobre. Seuls les étudiants qui avaient des examens à passer en octobre ont pu regagner Sanar bien avant cette date officielle. Ils étaient logés dans deux villages universitaires et avaient gratuitement accès aux restaurants. Des mesures prises par le directeur du Crous, Papa Ibrahima Faye, pour faciliter les conditions de travail de ces derniers. Mais cela n’a pas ravi pour autant les étudiants.
La Coordination des étudiants de Saint-Louis (Cesl) après la publication de communiqués et un rassemblement qui a dégénéré, a décrété un mot d’ordre de grève illimitée exigeant le respect des promesses de l’Etat. Elle rejette notamment la décision du gouvernement d’orienter de nouveaux bacheliers à l’Ugb. Elle exige également la réception de 2 000 lits au plus vite. Elle prévient d’ailleurs : ‘’Aucun étudiant ne sera orienté, si les travaux des deux nouveaux villages ne sont pas terminés’’, disent les étudiants dans une note.
Le directeur du Crous réplique : ‘’Il ne faut pas faire la corrélation entre le nombre d’étudiants à orienter et la capacité d’accueil de l’Ugb. L’orientation est pédagogique et au Crous, on a un bon taux de couverture actuellement, car on est à près de 4 000 lits pour les 11 500 étudiants.’’
Selon lui, l’orientation n’a pas un impact, ni une incidence sur le volet social et notamment au niveau de l’hébergement. Papa Ibrahima Faye de rappeler que le Crous a l’obligation de restaurer, de loger et de soigner les étudiants. Car, à l’en croire, tout inscrit est bénéficiaire des œuvres sociales. Il annonce d’ailleurs que sur les 4 000 lits dénombrés, 2 000 autres vont s’y ajouter d’ici décembre. ‘’C’est une avancée extraordinaire. On est à 50 % de couverture’’, a-t-il indiqué. Par rapport aux villages à réceptionner, il souligne que le premier sera livré en fin décembre et le second en fin janvier 2020.
Concernant les travaux en cours dans les deux campus et qui auraient retardé l’ouverture officielle, le directeur du Crous a rappelé qu’ils ont été entamés depuis plus d’un mois. ‘’Le campus a été fermé tardivement et plus précisément au mois de septembre, ce qui a fait que les travaux d’entretien n’ont pu commencer à temps’’, a-t-il déclaré.
En outre, Papa Ibrahima Faye a fait savoir que le Crous est en train de changer le système de management des restaurants afin de lutter contre les dysfonctionnements constatés avec l’objectif d’améliorer la fourniture et la sécurisation des conduites de gaz. Mieux, a-t-il souligné, les réfectoires ont été réhabilités pour un meilleur service. Aussi, le Dg du Crous a annoncé sa disponibilité à discuter avec les divers responsables étudiants, pour trouver des solutions aux différents soucis. Ceci dans l’optique d’éviter les problèmes notés l’an dernier, ayant abouti à l’exclusion de certains étudiants.
Sur le plan budgétaire, le Crous peine à payer ses dettes contractées auprès des repreneurs des restaurants. Et cela peut porter préjudice si tous les étudiants rentrent de vacances. En effet, il doit aux repreneurs près de 1 milliard 200 millions, a-t-il dit. Selon lui, il y a un gap par rapport au budget de 2018. Il était estimé à 8 milliards contre 7 milliards 358 millions 400 mille F Cfa en 2019. Pour lui, ce gap risque de rattraper le Crous. Papa Ibrahima Faye dit tout de même être déterminé, avec l’accompagnement de la tutelle et de l’Etat, à franchir cette étape et mettre le Crous sur orbite afin que dans le volet social, l’excellence soit au rendez-vous.
Et, à son avis, de belles perspectives se profilent à l’horizon pour le Crous. Il s’agit de la construction d’un nouveau restaurant de 8 000 places, de la réhabilitation de la plateforme multifonctionnelle de sports à la tour de l’Œuf, du renforcement des stations de connexion Internet dans le campus social et de l’aménagement d’espaces verts. ‘’On a beaucoup fait et nous allons continuer de travailler avec la collaboration de la Commission sociale des étudiants’’, a-t-il martelé.
La Coordination des étudiants de Saint-Louis, dans un communiqué de presse, fustigeait les problèmes d’assainissement que connaît leur université. Papa Ibrahima Faye les a rassurés. Il a fait savoir que sur instruction du chef de l’Etat, Macky Sall, le projet d’assainissement du Crous est en cours et sera endossé sur les crédits du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Toutefois, il précise qu’actuellement, il ne dispose d’aucune information sur la disponibilité de ce crédit et du démarrage effectif de ce projet.
Néanmoins, le directeur du Crous fait noter que dans le cadre de leurs missions régaliennes, les œuvres sociales de Saint-Louis ont acquis des pompes supplémentaires pour les stations. Ainsi, ‘’l’institution a renforcé l’équipe technique qui est chargée de surveiller et d’entretenir le réseau interne, ce qui permettra de prévenir les dysfonctionnements du système’’, a-t-il indiqué.
Par ailleurs, l’eau coule à flot à l’Ugb avec la conduite autonome réalisée par l’Etat à travers la Sones, qui peut impacter sur le réseau d’assainissement. Raison pour laquelle il appelle les étudiants à un bon usage avant de préciser que le mouvement d’humeur illimité décrété par la Cesl est d’ordre pédagogique. Même si des efforts sont en train d’être faits dans le volet social, il reconnait qu’il y a encore beaucoup de choses à améliorer.
FARA SYLLA (Correspondant à Saint-Louis)