Publié le 20 Mar 2013 - 09:39
ORGANISATION POUR LA MISE EN VALEUR DU FLEUVE SÉNÉGAL

Pourquoi le Président mauritanien veut-il la tête du Haut Commissaire de l’OMVS ?

 

 

Mohamed Ould Abdel Aziz Président de la république islamique de Mauritanie arrivé au pouvoir, suite à un coup d’Etat militaire qui renversa le Président Maaouiya Ould Sid'Ahmed Taya conçoit mal de vivre avec une opposition à son régime et une intelligentsia libre. Les Mauritaniens de la diaspora et surtout les fils de cette nation qui occupent des postes internationaux à l’image de Mohamed Ould Merzoug Haut Commissaire de l’organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal sont devenus des ennemis déclarés.

 

Aujourd’hui, Abdel Aziz multiplie les accusations contre les valeureux fils du pays pour distraire le peuple sur les vraies questions de l’heure, à savoir : le développement du pays, la sécurité nationale et une élection libre et transparente attendue depuis les accords de Dakar en 2008.

Dans les chancelleries à Nouakchott, la principale question qui revient dans les discussions est de savoir pourquoi le Président Aziz en veut au Haut Commissaire de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) ? Qu’est-ce qui explique cet acharnement envers Merzoug ? Comment se fait-il qu’un Etat demande la démission d’un de ces fils dirigeant d’une organisation internationale ? Beaucoup de questions auxquelles seul le Président Aziz peut apporter des réponses.

 

 

Depuis un an, nous assistons à un acharnement à tous les niveaux du Président Aziz contre Ould Merzoug. Aziz essaye de mettre en mal Merzoug avec ses homologues présidents de l’OMVS pour bouter celui-ci dehors. La supercherie n’a pas marché, car tous (Présidents de la république, Bailleurs de fonds, Partenaires au développement et Populations) reconnaissent le travail que mène le Haut-commissaire depuis son arrivée à la tête de l’organisation. Le périple du Président Dioncounda Traoré du Mali la semaine dernière sur l’axe Bamako-Nouakchott-Dakar n’est pas inopiné. De par cette visite, le Président Traoré multiplie les initiatives et met sur la table de la conférence des chefs d’États et de gouvernement des propositions et solutions de sorties de crise car, c’est bien une crise que nous vivons dans cet espace OMVS, par la seule volonté d’un homme, Aziz, qui jure sur tous les cieux d'obtenir la tête de Merzoug. Cette volonté ne passera pas, de par la grâce de Dieu, car tous les Mauritaniens et surtout ceux du Sénégal reconnaissent les qualités de Merzoug qui remplace pleinement et sans calcul les autorités de l’ambassade pour la prise en charge de ses compatriotes confrontés à d’énormes difficultés.

 

Voilà plus de deux ans que la Mauritanie de cotise pas ses parts au budget de fonctionnement de l’institution, pour la simple raison que le Président demande la démission forcée de Merzoug. Personne ne peut dire que, vu le rapport entre la démographie et la répartition des services de l’OMVS entre les quatre Etats membres, la Mauritanie a à se plaindre. Elle a du mal donc à justifier l’absence du ministre de l’Hydraulique, Mohamed Lemine Ould Aboye, sur instruction du Président Aziz, à la réunion de ses collègues, fin décembre 2012, à Dakar, pour adopter le budget de l’Organisation. L’explication donnée par Nouakchott aux autres Etats membres de l’OMVS reste sans fondements. Elle donne en tout cas en premier lieu à une interprétation raciste de ce supposé acharnement contre le Haut commissaire de l’OMVS puisqu’il n’y a pas d’autres explications à lui donner.

 

La Mauritanie a beaucoup profité de la bonne marche de l’OMVS, aussi bien en termes de mise en œuvre des projets d’intégration sous-régionale que d’approvisionnement en énergie et en eau pour l’agriculture irriguée. Alors, Monsieur le Président, quel est le problème avec Merzoug ? Avec l’OMVS ? Cette institution est la propriété des communautés de l’espace OMVS. Vous devez vous acquitter de vos droits si vous voulez qu’on évoque le droit dans cette volonté ahurissante de vouloir mettre fin à un mandat donné par la communauté de l’OMVS à un bâtisseur. L’attitude hégémonique du Président Aziz de la Mauritanie est connue de tous.

 

D’ailleurs, la raison de la brouille actuelle dans le landernau politique mauritanien est toute simple. La classe politique réclame un recensement de tous les électeurs comme préalable à toute élection sérieuse. Le Président Aziz gouverne seul et compte réviser la Constitution pour rester éternellement au pouvoir. Monsieur le Président Aziz, y a-t-il un crime pour un citoyen d’exprimer sa volonté de solliciter le suffrage de ses concitoyens ? Mohamed Ould Merzoug n’a-t-il pas le droit de prétendre au fauteuil tant convoité de Président de la République en Mauritanie ? Il a toutes les qualités intellectuelles et morales pour prétendre à cette fonction, des aptitudes rares sous nos républiques, dans cette Afrique qui se recherche encore.

 

 

Pr. Samba KANDE BATHILY

Richard-TOLL

E-mail: bathilysamba18@yahoo.fr

 

 

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