Publié le 27 Dec 2016 - 23:53
PANAROMA

Goliath Contre David

 

S’il y a une politique que conduit systématiquement l’Etat hébreu vis-à-vis de ceux avec qui il est en divergence, c’est celle des représailles. Armées contre le Hamas, économiques contre l’Autorité palestinienne principalement, stratégiques (renseignements) contre les occidentaux en guerre contre le djihadisme, diplomatiques contre des pays moins cotés..., entretenir des relations avec Israël exclut toute demi-mesure : il faut être avec ou contre lui. Un manichéisme diplomatique qui rend impossible toute solution de bon sens sur l’épineuse question du règlement de la question palestinienne. La solution des deux Etats souffrant perpétuellement d’occupations israéliennes en territoires occupés est dans une impasse. Pour compliquer la situation, Israël qui nourrit la hantise d’un passé douloureux et d’un voisinage arabe hostile trouve en toute critique de sa politique d’expansion un soutien à son ennemi héréditaire.

Le retrait inexpliqué de l’Egypte qui a porté le projet de résolution 2334 la veille du vote, a laissé le Sénégal, la Nouvelle-Zélande, le Venezuela et la Malaisie porter un manteau trop grand pour eux, vu les réactions offensives et offensées d’Israël subséquentes au vote. Pour les deux premiers pays notamment, les deux derniers n’entretenant pas de relations avec Tel-Aviv. La tenue prochaine de la deuxième conférence internationale sur le conflit israélo-palestinien de Paris, le 15 janvier 2017, cinq jours avant que Barack Obama ne quitte la Maison-Blanche, explique cette agressivité diplomatique de l’Etat hébreu. Benyamin Netanyahu craint le passage d’une nouvelle résolution lors de cette rencontre favorable à la création d’un futur Etat palestinien. Une initiative ‘‘américaine’’ tardive,  qu’il cherche à faire échouer jusqu’à la prise de fonction de Donald Trump dont les positions pro-israéliennes devraient faire régresser les infimes acquis obtenus sur ce dossier sensible.

 Les rapports de forces ayant changé continuellement en sa faveur depuis 1948, Israël se sent la force de faire ce qu’il a toujours fait : fouler aux pieds une résolution onusienne. Les représailles contre le David sénégalais ne seront que d’un effet limité vu les relations plutôt timides entre les deux Etats. Mais en voulant toujours contraindre les pays qui s’astreignent à trouver une solution de bon sens, le puissant, l’obstiné, le tremblotant, l’invincible Israël s’aveugle dans un entêtement d’Etat qui l’empêche de voir que les rôles historiques sont intervertis. Il est devenu le Goliath des temps modernes.

MAME TALLA DIAW

 

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