Ces moments tant redoutés par Wade
Le lundi 2 avril sera sans doute le jour le plus long pour le président sortant. Une épreuve redoutable pour le Président Abdoulaye Wade. Il nous revient en effet, malgré les apparences, que le Vieux redoute cet instant. Selon des confidences de proches, l'épreuve est d'autant plus difficile que le président Wade a continué à regarder Macky Sall comme un simple ministre, même en pleine campagne. ''Qu'il soit obligé de lui rendre hommage lui donne la chair de poule. Il aurait sans doute préféré que ce soit un autre'', confie une source autorisée, proche de lui. Sans doute gêné par cela, Wade a d'abord voulu assister à la cérémonie de prestation de serment, pour se donner plus de hauteur. Ce que le protocole a écarté.
Les us républicains veulent en effet que le chef de l'Etat sortant attende tranquillement au Palais le nouveau président. Exactement comme la passation de pouvoir avec Abdou Diouf. Donc aussitôt après la prestation de serment, qui sera brève et à laquelle prendront part plusieurs délégations de pays africains, mais aussi de la France (on avance le nom du ministre des Affaires étrangères Alain Juppé) et d'une délégation américaine conduite par un ministre) Macky Sall prendra le chemin du Palais. Il sera accueilli par Me Abdoulaye Wade lui-même, qui lui fera visiter les lieux (que M. Sall connaît déjà dans ses moindres recoins). Ils auront leur petit huis clos suivi du cérémonial de remise des attributs de pouvoirs pour le nouveau Président et d'une décoration de la plus haute distinction à l'honneur du prédécesseur. Ensuite, le nouveau président raccompagnera Me Abdoulaye Wade, devenu simple citoyen qui sera libre d'aller où il veut une fois que les grilles du Palais se seront refermées derrière lui. Certainement chez un de ses amis, proche de la famille. Cet instant sera d'une gravité certaine.
On se rappelle bien qu'avec Diouf, cela avait créé beaucoup d'émotion en avril 2000. Mais enfin... L'autre équation, c'est de savoir avec quel moyen le président Wade va faire le tour du monde, invité (?) qu'il serait par des chefs d’État. Car si l'avion présidentiel qu'il a négocié, aménagé à son goût et celui de son épouse, peut lui être prêté, ce qui est bien sûr, c'est que cela ne pourra durer que quelques jours. Il semble, là aussi, que le président digère très mal que ce coucou qu'il a fait atterrir au Sénégal avec l'argent du contribuable, puisse servir à transporter Macky Sall et la nouvelle première dame, Marième Faye. Une autre blessure psychologique quoi !