L'agent de la SGBS subtilise 11 millions des comptes de ses clients pour construire sa maison
L. M. N. Senghor, chargé de clientèle à l’agence SGBS de Pikine, a été déféré au parquet pour avoir soutiré 10 322 000 F au niveau des comptes de certains clients de la banque.
Après avoir occupé plusieurs postes de responsabilités dans différentes agences de la SGBS depuis 2008, L. M. N. Senghor a fini par maîtriser les secrets des comptes des clients de la banque. Selon I. Badiane, responsable de l'agence SGBS de Pikine, avec ce savoir faire, son collègue s'est mis, de façon régulière, a opéré des retraits de fortes sommes d’argent d’un montant total estimé à 10 322 000 F Cfa, sur des comptes. Selon le chef d'agence, le sieur Senghor a profité de ses fonctions de chargé de clientèle, pour avoir accès aux comptes de certains clients et pouvoir imiter leurs signatures. Le vol a été découvert, grâce à la vigilance d’un client de la boîte.
Ensuite, une enquête interne a été menée et a confirmé la thèse que le sieur Senghor a bel et bien subtilisé les fonds. Afin de limiter la casse et pour ne pas perdre la confiance des clients, la banque a automatiquement renfloué les comptes visités. Convoqué par ses supérieurs, L. M. N. Senghor a reconnu les faits et avoué qu’il a commencé à piocher dans les comptes, à la mi-janvier. Il a également ajouté que l’argent subtilisé a été utilisé à des fins personnelles. Ce qu'il a confirmé devant les limiers du commissariat de Pikine. L'argent, a-t-il précisé, a été utilisé pour la construction de sa maison. ''De 2008 à 2013, j’ai d'abord été caissier, avant d’être nommé conseiller clientèle. J’ai pu prendre connaissance de multiples signatures de clients, pour pouvoir les imiter et sans faille’’, a déclaré L. M. N. Senghor.
Après avoir gagné la confiance de ses collègues caissiers, il lui était très facile d’effectuer ses opérations de retrait de fonds à la caisse et en l’absence des clients. Il s'est également avancé sur son modus operandi qui consistait à mettre le nom du client ciblé sur un bordereau de retrait et de fixer le montant à retirer, qui variait entre 20 000 F et 600 000 F Cfa. In fine, il appelait la caissière au téléphone, ou il se présentait personnellement à la caisse.
''Parfois, après avoir présenté aux caissières les bordereaux de retrait d’espèces pré-remplis, je leur faisais savoir que le client était dans mon bureau. C’est ainsi que je faisais pour voler de l’argent dans les comptes de mes clients de la banque SGBS’’, a-t-il confessé. Marié et père de deux enfants, il s'est dit prêt à rembourser intégralement les 10 322 000 F Cfa, avec l’aide de ses parents qui se trouvent à l’extérieur. Néanmoins, L. M. N. Senghor, âgé de 36 ans, a été déféré au parquet pour les délits de vol au préjudice de son employé, faux et usage de faux en écriture de banque.
CHEIKH THIAM