L’APR exige des comptes sur la dette et dénonce une dérive autoritaire

Réuni mercredi dernier, le Secrétariat exécutif national (Sen) de l’Alliance pour la République (APR) a passé en revue plusieurs sujets d’actualité, aussi bien nationaux qu’internationaux. Au cœur des préoccupations : la gouvernance économique jugée défaillante, les atteintes répétées aux libertés fondamentales et une exigence de transparence sur la gestion de la dette et des marchés publics.
Sur le projet de loi de finances rectificative 2025, les cadres du parti fondé par Macky Sall dénoncent un “rythme effréné et irresponsable d’endettement”, dans un communiqué reçu hier à ‘’EnQuête’’. Selon eux, 10 200 milliards de francs CFA ont été contractés en deux ans, soit 4 500 milliards en 2024 et 5 700 milliards en 2025. “Ce niveau d’endettement est équivalent à celui enregistré sur cinq années sous notre régime, en dépit d’une pandémie mondiale, d’une guerre en Europe et de grands projets structurants”, indique le communiqué.
L’APR demande donc des explications claires sur l’utilisation de ces montants, soulignant l’absence de projets d’envergure ou d’impact tangible sur la vie des Sénégalais. Le parti va plus loin en réclamant la création d’un ministère consacré exclusivement à l’endettement et la publication immédiate du Bulletin statistique de la dette publique, dont le dernier numéro date de juin 2024.
Le Sen exprime également sa profonde indignation face à l’arrestation du journaliste Bachir Fofana, qu’il qualifie de “cible d’un régime déterminé à restreindre les espaces de liberté”. Le parti dénonce ce qu’il considère comme une volonté manifeste d’instaurer la terreur dans un pays censé être régi par l’État de droit.
Dans le même registre, les responsables de l’APR exigent la libération de plusieurs figures politiques et activistes : Moustapha Diakhaté, Abdou Nguer, Assane Diouf et Jérôme Bandiaky. Ils condamnent “une tentative ignoble d’effacer les libertés et d’imposer une dictature rampante”.
L’APR s’interroge également sur les procédures d’attribution du marché de véhicules lancé par l’Assemblée nationale. Le parti demande que toute la lumière soit faite sur ce marché et réclame la publication de l’identité de l’attributaire, au nom de la transparence et de la bonne gouvernance.
Par ailleurs, le Sen félicite ses militants pour la mobilisation lors de la marche du 21 juin à Saint-Louis, en soutien à l’ancien ministre Mansour Faye et à d’autres responsables politiques de l’APR placés en détention ou visés par des mesures judiciaires.
Sur le plan international, le parti salue le cessez-le-feu entre l’Iran et Israël et appelle à la reprise des négociations sous l’égide de l’ONU. Il condamne également “les crimes commis à Gaza depuis le 7 octobre 2023” et prône la solution à deux États comme seule issue viable au conflit israélo-palestinien.