Les travailleurs des collectivités territoriales décrètent 96h de grève
L’Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales a annoncé, hier, qu'elle va observer une grève de 96 heures renouvelable, à partir du mardi 15 août, pour obtenir des pouvoirs publics une augmentation généralisée des salaires de la Fonction publique locale.
Après avoir observé une pause due au décès du président de la Fédération générale des travailleurs du Sénégal (FGTS), Sidya Ndiaye, l'Intersyndicale des travailleurs des collectivités territoriales est revenue avec force pour exiger et tenter d’obtenir des pouvoirs publics une "augmentation généralisée" des salaires de la Fonction publique locale. "L'Intersyndicale, toujours soucieuse de la paix et de la stabilité sociale dans notre pays, après avoir longuement opté pour une accalmie dans le secteur des collectivités territoriales et observé le deuil de l'illustre disparu pour permettre aux autorités de trouver une issue heureuse au paiement généralisé des augmentations de salaire légitimement réclamées par les travailleurs des collectivités territoriales, se rend compte à l'évidence que le processus de régularisation tire en longueur au point de semer le doute dans les esprits", a déploré le secrétaire général par intérim du FGTS, Moussa Sissokho, porte-parole du jour.
De même, poursuit-il, l'Intersyndicale estime qu'un premier pas pourrait être posé en traitant favorablement tous les dossiers qui ne souffrent d'aucune irrégularité, afin que les concernés puissent bénéficier de leurs acquis. Elle a ainsi décidé de siffler la fin de la récréation.
En effet, informe le syndicaliste, les travailleurs, dans leur écrasante majorité, sont déterminés à en découdre pour que leurs droits soient respectés. "L'Intersyndicale n'a plus d'autre choix que d'exiger le paiement immédiat et sans délai desdites augmentations aux ayants droit dans les collectivités territoriales. Les travailleurs des collectivités n'accepteront plus d'être les agneaux du sacrifice et demandent l'accompagnement de l'État aux collectivités pour l'effectivité du paiement de ces augmentations", a exigé le porte-parole.
Cependant, l'Intersyndicale dit magnifier et encourager les efforts consentis par le CNFPLF et demande à l'État du Sénégal de doter cette structure de moyens suffisamment substantiels lui permettant de mener à bien sa mission. Parmi les mesures attendues de cette innovation, l'adoption définitive des organigrammes types qui devrait permettre d'arrêter les recrutements abusifs et politiciens dans les collectivités territoriales qui, avec leur faible budget, peinent déjà à réaliser des investissements collectifs au niveau de leurs territoires respectifs.
"96 heures de grève à compter du 15 août"
Sur un autre registre, les syndicalistes disent constater que le percepteur de Pikine a envoyé une correspondance à certains maires qui avaient déjà commencé à procéder au paiement dont l'objet est intitulé : ‘’Remboursement de trop perçu sur salaire’’.
En effet, l'Intersyndicale déclare "s'opposer de pied ferme à cette forfaiture et aux menaces du percepteur de Pikine qui, en sa qualité de payeur, devrait totalement endosser sa responsabilité de contrôle à priori auquel il a manqué avant de procéder au paiement. Pour notre part, les sommes déjà perçues par les travailleurs ne relèvent pas d'une erreur de calcul, mais plutôt d'une circulaire du gouvernement de la République qui se conforme à la décision du président de la République".
Par ailleurs, déplore l'Intersyndicale, au moment où le CNFPLF est en phase de finalisation du recensement des effectifs pour paiement afin de se conformer à la loi et attester de la légitimité de ce droit des travailleurs, "il nous paraît très maladroit de revenir sur un acte avec comme conséquence un réchauffement du climat social sur l'ensemble du pays".
Fort de ce constat, l'Intersyndicale a décidé d'observer une grève de 96 heures, mardi 15, mercredi 16, jeudi 17 et vendredi 18 août 2023. Ils informent également que cette grève est renouvelable toutes les semaines jusqu'à satisfaction de ce droit légitime et ils ne comptent pas plus reculer. Ce qui veut dire que jusqu'à la satisfaction de leur revendication, ils ne travailleront qu'un seul jour par semaine.
De même, ils comptent mobiliser tous leurs membres sur l'étendue du pays, suivie d'une assemblée générale sectorielle et une marche nationale dans toutes les capitales régionales à la même date et à la même heure. "Nous allons organiser des grèves répétitives. Car nous savons tous que la grève des collectivités territoriales perturbe la quiétude des populations. Surtout pendant cette période où l’on tend vers la Présidentielle et l'ouverture des salles de classe en octobre. Je lance un appel au président de la République pour régler définitivement ce problème. Nous irons jusqu'au bout de ce plan d'action. Parce que nous ne pouvons rien faire d’autre que de faire en grève et nous ferons grève pour avoir gain de cause", a déclaré le SG par intérim de la FGTS.
FATIMA ZAHRA DIALLO (STAGIAIRE)