Macky Sall propose le ‘’Waqf’’
Dans un souci de combattre de manière efficiente la pauvreté, le gouvernement sénégalais s’est décidé à promouvoir le Waqf, un instrument de solidarité musulmane, par la mise en place d’un cadre juridique approprié. Il est prévu la création d’une haute autorité administrative en charge de gérer les ‘’Waqf’’.
Le vote du projet de loi portant sur le ‘’waqf’’, déposé à l’hémicycle, passera certainement comme lettre à la poste. Le ‘’waqf’’ en vigueur dans plusieurs pays musulmans, est présenté comme un vecteur de développement et de promotion sociale. Cette sorte d’aumône se fonde sur le prélèvement de biens d’une propriété privée dont l’usufruit est reversé à des œuvres de bienfaisance ou d’intérêt public. Dans le document soumis aux députés, il est mentionné que ‘’le waqf, selon le droit musulman, est un bien dont la jouissance est donnée soit à un destinataire public (waqf public), soit à des membres spécifiques de la famille du donateur ou à des tiers (waqf de famille), soit aux deux catégories des bénéficiaires (waqf mixtes).’’
Le gouvernement sénégalais qui espère, à travers cette trouvaille, ‘’améliorer l’accès aux services sociaux de base, de redistribution des revenus, de protection sociale des groupes vulnérables et d’organisation de la solidarité nationale’’, envisage de mettre en place un cadre juridique approprié. Ainsi, il sera question ‘’d’assurer la protection des biens objets de waqf, de préserver le souhait des constituants, de garantir le caractère perpétuel ou temporaire de waqf, de constituer un réceptacle juridique pour accueillir les initiatives déjà existantes de waqf et d’autres waqf à créer‘’.
En d’autres termes, ‘’le cadre juridique considère que le ‘’waqf public’’ est constitué par des biens et des ressources d’origine publique/ privée, géré par une entité publique et mis à la disposition du grand nombre pour bénéficier d’actes de charité, de solidarité et de bienfaisance.’’ Ce système de donation, considéré comme une institution islamique, a permis de gérer, dans plusieurs sociétés musulmanes, l’équation de la pauvreté.
Le projet de loi indique, à cet égard, que ‘’la constitution du waqf, dont la jouissance peut profiter à plusieurs œuvres de bienfaisance, a un impact direct sur le développement économique, le bien-être des populations bénéficiaires dans les domaines de la santé, de l’éducation, de l’emploi ou de l’agriculture, comme vérifié dans plusieurs pays qui ont depuis longtemps assuré une protection juridique et économique à leurs biens waqf’’, lit-on dans l’exposé des motifs.
Matel BOCOUM