Publié le 10 Apr 2014 - 01:24
PRÈS DE 90 000 ÉTUDIANTS À L'UCAD

Péril sur l'enseignement supérieur

 

Devant une surpopulation estudiantine qui avoisine le nombre de 90 000, les professeurs du supérieur sont décidés à alerter l’opinion publique sur l’état de dégradation de l’enseignement universitaire. Selon eux, il est capital de rehausser les titres des professeurs, afin d’améliorer l’encadrement des étudiants en Master et en Doctorat.

 

L’Université Cheikh Anta Diop suffoque ! Pire, pour les professeurs du Syndicat  autonome des enseignants du Supérieur (SAES), elle est en train de s’asphyxier sous le poids du sur-effectif. Lors d’une conférence de  presse, hier, Yankhoba Seydi, chargé des revendications de la section SAES∕Dakar, a révélé qu'ils étaient 80 500 étudiants, pour 23 423 places disponibles au sein des 217 salles de cours et amphithéâtres, l’année dernière.

Ainsi pour donner de l’air à cette vieille institution plus que cinquantenaire, Mamadou Moustapha Sall, chargé des revendications au sein du SAES national, propose de remettre en cause le processus de massification qui est à  l’origine de tous les problèmes que rencontre l’Université. 

Avec 3116 enseignants et vacataires, les enseignants sont obligés de consentir à des dépassements de charges hebdomadaires de travail, ce qui nuit à la qualité de l’enseignement, depuis la reforme LMD. D’où la nécessité pour le syndicaliste de reformer les charges statutaires : ‘’Le discours de qualité que tient le gouvernement, à  travers le Contrat de performance, la concertation nationale n’est pas audible.

La réforme Licence Master Doctorat (LMD)  n’a pas été accompagnée de la réforme des titres pour permettre l’encadrement des étudiants en Master qui avoisinent les 1000, dans certaines facultés’’, a souligné  Yankhoba Seydi. Il considère qu'il faut respecter les textes LMD qui exigent que tous les titres démarrent par le titre de maître de conférence, pour assurer un meilleur suivi des étudiants.

A cet égard, des efforts substantiels doivent être aussi faits en matière de recrutement d’enseignants, qui croulent sous des milliers de copies, et de revitalisation des infrastructures, afin de proposer un cadre décent pour un enseignement universitaire. En effet, les seules facultés qui n’enregistrent pas de retard sont celles qui ont des effectifs limités permettant un encadrement efficace et le respect du calendrier universitaire, a indiqué M.

Sall. En outre, pour Ibrahima Danny Diouf, coordinateur du syndicat, cette situation engendre des dysfonctionnements dans le calendrier universitaire, dans les programmes d’enseignements et la promiscuité des salles de cours. ‘’Cette initiative est pour le bien des étudiants, car elle veut l’amélioration de l’espace universitaire qui est abandonné à lui-même. Elle vise surtout à inciter l’État à mettre les étudiants dans de bonnes conditions’’, a-t-il dit, en guise de conclusion. 

Par Mamadou Makhfouse Ngom

 

 

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