Alioune Tine auditionné sur ''la vie'' du M23
Le leader du M23, mouvement des forces vives issu des événements du 23 juin 2011 devant l'Assemblée nationale, a été entendu durant six heures d'horloge par la Division des investigations criminelles (DIC), puis relâché aux environs de 21h40. Durant son interrogatoire, Alioune Tine a été questionné autour des activités du M23, ''qui sont ses meneurs principaux'', ''de quels diplômes peuvent-ils se prévaloir'', ''qui est derrière'', ''à quoi rime ce congrès du peuple''...
C'est au tout début d'une réunion préparatoire justement à l'organisation du ''Congrès du peuple'', ce vendredi 23 décembre 2011, que le secrétaire général de la Rencontre africaine de défense des droits de l'Homme a reçu un coup de téléphone d'un agent de la Dic le ''convoquant'' à venir répondre à des questions. Selon nos informations, Tine n'a pas trouvé d'inconvénient à s'exécuter, mais Jean-Paul Dias lui a fortement conseillé de ne pas y aller.
En effet, pour le secrétaire général du Bloc des centristes Gaïndé (BCG), c'est à partir d'une convocation dûment établie qu'il faut répondre à la police. C'est sur ces termes qu'Alioune Tine a donc quitté ses camarades.
Au niveau du M23, cette interpellation du leader est considérée par certains comme une aubaine. ''Pour nous qui avions des difficultés à payer la publicité relative à la manifestation de vendredi, c'est inespéré'', lâche un responsable influent. ''C'est notre travail à l'international qui porta ainsi ses fruits'', se réjouit un autre.
Dans le fond, si tous indiquent que la date du 23 de chaque mois n’appartient à personne, sa paternité politique, en revanche, peut être réclamée par le M 23. Une manière pour Abdou Aziz Diop d'apporter la réplique à l'interpellation d'Alioune Tine. En sa qualité de coordonnateur de la cellule de communication du M 23, l'enseignant-politologue a souligné que les raisons qui pourraient être avancées pour cet acte d'interpellation ne peuvent se prévaloir d’aucune légitimité.
La coïncidence de la tenue du congrès du M23 avec le congrès d’investiture du président Abdoulaye Wade à la même date du 23 décembre est loin d’être une provocation. Abdou Aziz Diop confie qu’à travers ce congrès, le M23 entend faire à la place de l’Obélisque un ‘’constat définitif avec les Sénégalais, de l’irrecevabilité de la candidature de Abdoulaye Wade en 2012’’.
Amadou NDIAYE