Publié le 28 May 2025 - 17:11
PRÉSIDENTS  MAISONS DES ÉLEVEURS DE KAOLACK ET DE KAFFRINE

Accroître la production du bétail par des financements

 

Les autres recettes proposées sont celles issues des maisons des éleveurs de Kaolack et de Kaffrine.  En effet, selon Kalidou Ba, président de la Maison des éleveurs de Kaolack, pour relancer l’élevage et atteindre l’autosuffisance  en moutons, il faut des financements à travers de  projets destinés aux jeunes et femmes du pays. Des financements qui consistent à appuyer les jeunes dans la production animale, notamment de moutons en leur donnant des bêtes à élever durant une certaine période, ce qui va accroître la production en manque, selon lui. Au bout de deux, voire trois années, les bêtes seront démultipliées et le remboursement des prêts sera possible par moratoire.

Le fait de viser les   femmes  trouve sa pertinence,  d’après lui, dans leur capacité à réaliser des prouesses dans des activités génératrices de revenus. Pour les jeunes, cela va leur permettre de trouver du travail et d’éviter l’émigration irrégulière et le vol de bétail qui gangrène le secteur de l’élevage.

Le président de la Maison des éleveurs de Kaolack  est d’avis que la criminalisation du vol de bétail aura également un impact fort dans la politique de relance et de l'autosuffisance en moutons.

Dans la même veine, Samba Saloum Diallo, président de la Maison des éleveurs de Kaffrine plaide pour la mise à la disposition des éleveurs d’espaces pastoraux. Pour ce faire, il faut impliquer les autorités municipales habilitées à le faire en collaboration avec les autorités administratives.  Sans quoi,  les troupeaux auront du mal à se reproduire.

Tout comme son collègue de Kaolack, il pense que la reproduction du bétail est centrale dans toute politique visant à atteindre l’autosuffisance en moutons.  C' est pourquoi M. Diallo préconise des financements à l’endroit des jeunes et femmes des régions du pays afin de leur permettre de lancer des activités de reproduction des bêtes, car d’après lui, le Sénégal a perdu une bonne partie de son cheptel.  

Autre point évoqué,  la question des abattages des femelles.  De l'avis du président de la Maison des éleveurs de Kaffrine,  il faut une loi interdisant l’abattage des brebis en ce sens que, quels que soient les efforts consentis une reproduction de cette espèce est assurée par les brebis très prisées dans  la restauration à grande échelle. Ce qui réduit la capacité de renouvellement du bétail. L’augmentation des taxes sur les prix du bétail venant des pays frontaliers figure dans son lot de suggestions pour réussir le pari de l’autosuffisance en moutons.

En effet,  il croit que les éleveurs des pays limitrophes n'ont d’autres marchés que ceux  du Sénégal.  Dès lors, n’ayant pas le choix, ils sont obligés de venir. Les autorités devraient alors leur appliquer des taxes (5 000 F CFA par mouton par exemple)  car  les éleveurs étrangers sont les seuls gagnants sur ce business, en ce sens que le bétail sénégalais  est menacé par les étrangers.

De plus, cette manne amassée servira au financement des projets précités pour redonner au secteur un nouveau souffle.

Il conclut en invitant les autorités à bannir le déclassement  des forêts, car  ces espaces de pâturage sont primordiaux pour les troupeaux.  Mais ce que l’on constate, selon lui, c’est que la plupart de ces forêts sont déclassées au profit d’habitations et de terres agricoles.

 

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