Publié le 3 May 2018 - 00:41
PRE-BILAN DE LA 26e EDITION

Ces couacs qui gâchent une fête

 

Comme à l’accoutumée, l’Association Saint-Louis Jazz s’est retrouvée face à la presse pour faire un pré-bilan et répondre aux questions des journalistes portant sur cette 26e édition et sur l’avenir du festival. Organisée par son principal partenaire qu’est la Bicis, accompagnée en cela par la Fondation Bnp-Paribas, la rencontre d’hier a mis à nu les failles d’une organisation qui donne l’impression d’être tatillonne. 

Il est vrai que la structure organisatrice a été confrontée, cette année, à une série de décès qui a gravement impacté la programmation. Didier Lockwood, décédé le 18 février dernier, son  groupe a finalement décidé de ne pas honorer le contrat, malgré un engagement contraire au préalable. La disparition d’Habib Faye a fait annuler la prestation d’Assane Thiam et ses 50 tamas. Sans compter Rhoda Scott qui n’a pas aussi honoré le rendez-vous. Le public, qui s’est déplacé sur la base d’une programmation, n’a eu aucune explication de la part des organisateurs. A plus forte raison des excuses. C’est par l’annonce du préposé au micro central des artistes qui s’apprêtaient à monter sur scène, que le public se doutait que le groupe prévu dans la programmation n’a pas honoré le rendez-vous.

‘’Une attitude inadmissible, pour un festival qui se dit professionnel’’, estiment certains. ‘’Car on a beau avoir des artistes de qualité, des prestations du tonnerre, il ne faudrait pas que ce genre de détail vous dégoûte d’une organisation. Cela peut ressembler à de l’irrespect envers un public’’, ont tenu à préciser les journalistes à l’endroit des organisateurs.

La question de la création de la fondation est aussi revenue dans les échanges. Avec une principale préoccupation : ‘’Peut-on s’attendre à ce que la fondation soit la structure organisatrice du festival de 2019, la 27e du genre ?’’ Sur ce point, le président de l’Association Saint-Louis Jazz, Me Ibrahima Diop, a tenu à rappeler aux journalistes l’interpellation faite au ministre de la Culture : ‘’C’est pour accélérer le processus de la création, car, comme vous l’avez fait remarquer, une fondation c’est extrêmement compliqué.’’ Mais, une fois mise sur pied, elle a plus d’avantages. Un aspect qu’il a laissé développer par Ibrahima Touré dit ‘’Ito’’ dont le cabinet fiduciaire accompagne le festival depuis quelques années.

Ce dernier de préciser que ‘’dans les 5 à 6 mois à venir, cela pourrait être sur pied, puisque le travail a été entamé et c’est un véhicule (Ndlr : la fondation) qui pourrait effectivement conduire le festival 2019. En terme fiscal et autres avantages financiers, la fondation est plus alléchante. Les contributions pourront être obtenues plus facilement, car les entreprises seront plus enclines à participer, car elles vont en tirer des avantages non seulement en termes de visibilité, mais aussi de dégrèvement fiscal’’.

Ce qui, du reste, a été confirmé par le représentant du directeur général de la Bicis, en l’occurrence Malick Maguèye Diaw, Directeur régional de communication du centre de services partagés Afrique. Il soutient que ‘’la fondation offre plus de crédibilité. La fondation a des avantages fiscaux. Et, effectivement, les entreprises sont fondées à appuyer plus une fondation parce que derrière elles auront des avantages fiscaux’’. Et M. Diaw de ‘’souhaiter tout juste qu’il y ait plus de professionnalisme’’.

Ce même partenaire a tenu à souligner que depuis 2008, il se trouve aux côtés de l’Association Saint-Louis Jazz pour les besoins du festival, ‘’avec une forte implication de la fondation Bnp-Paribas’’. Le représentant du directeur général de la Bicis de souligner que ‘’notre structure a eu à soutenir Saint-Louis par un accompagnement dans la programmation artistique pendant des années, avec la mise à disposition d’artistes internationaux soutenus par la fondation Bnp-Paribas. Par la suite, il a été décidé de se retirer de cette programmation pour se limiter à une contribution financière, peut-être pas suffisante, mais importante, afin de permettre à l’association d’inviter les artistes qu’elle souhaite’’. Sans compter le soutien à des activités tournant autour du festival, comme le master-class au Prytanée militaire de Saint-Louis et le Off à l’Institut culturel français.

Par Mor T. DIAW – (Envoyé spécial)

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