Publié le 31 Jan 2019 - 20:46
PRESIDENTIELLE DE 2019

Les  réponses d’Issa Sall aux 100 questions des Sénégalai

 

A la veille de la campagne électorale, le candidat Issa Sall du Parti pour l’unité et le rassemblement (Pur) a rendu public hier son programme. Les six grandes lignes ont été largement détaillées.

 

C’est dans une salle pleine à craquer que le candidat El Hadj Sall, plus connu sous le nom d’Issa Sall, a décliné sa feuille de route, si toutefois il est élu au soir du 24 février prochain. Un programme dénommé ‘’Pur100’’  centré sur la personne humaine. Cet outil aura pour moteur les conclusions des Assises nationales de 2009. Axé autour de six points, il devrait répondre aux 100 questions que se posent les Sénégalais quant à leur vécu quotidien et l’avenir du pays, et toujours sans réponses. Dans la foulée, le fondateur de l’Université du Sahel ne s’est pas fait prier pour clamer haut et fort l’échec du système politique actuel qui a perduré pendant des décennies. Il regrette la restriction de l’Etat à la minuscule sphère du parti politique. Une réalité, dit-il,  bien ancrée dans la gestion du pouvoir en place. ‘’Pour ne pas rester indifférent à cette situation, je propose aux Sénégalais un programme alternatif qui n’est pas un ante-programme, mais plutôt un programme original’’, s’est-il exprimé.

Pour présenter le ‘’Pur100’’, le candidat Sall a opté pour un schéma scientifique. Un rectangle à gauche duquel l’on retrouve le Sénégalais en tant que ressource qui doit bénéficier d’une formation académique et civique, capacité et plein de valeurs telles que l’éthique. Par la suite, ce prototype est déplacé au centre du rectangle et devient un outil à même de travailler pour construire et développer le pays. Enfin, l’ultime étape de ce schéma s’articule autour du bénéfice que tirera le Sénégalais de l’œuvre de ses mains. Selon Issa Sall, ‘’ce type de Sénégalais, à mon avis, sera plus enclin à préserver tout ce qu’il a construit et tout ce dont il a lui-même bénéficié. Ce schéma est la quintessence de nos ambitions’’.

Six points pour convaincre

Le premier point du ‘’Pur100’’ est dédié au développement humain et repose sur deux domaines que sont la formation et la santé. Issa Sall : ‘’Nous pensons qu’un pays ne peut pas se développer sans les Steim sciences, technologies ingénierie et les mathématiques. 80 % de nos étudiants étudient les lettres et font du droit. Très peu font des études d’ingénierie’’. Partant de ce constat, le docteur en informatique propose la suppression des séries au Baccalauréat. Les mêmes matières seront enseignées à tous afin d’inverser la tendance sans toutefois imposer une orientation à l’étudiant. Ainsi, tous les bacheliers sortent du lycée avec le même niveau et choisiront de leur propre chef, au travers d’une inscription, une filière à l’université. Et le candidat du Pur d’ajouter : ‘’Le problème d’orientation ne se posera plus. Personne ne choisira un domaine pour les nouveaux bacheliers.’’ Cet aspect comprend aussi bien l’introduction des langues nationales que le renforcement de l’apprentissage de l’anglais.

La question de la santé, véritable équation pour l’Etat sous nos cieux, devrait être résolue par le ‘’Pur100’’. Le programme promeut le recrutement des docteurs en médecine cantonnés dans un chômage illimité en plus du renforcement du plateau technique médical. Ces derniers auront pour mission d’exercer dans tous les départements du Sénégal. Ce point comprend aussi la réduction des inégalités. Le candidat du Parti pour l’unité et le rassemblement entend se battre pour que tous les Sénégalais soient mis sur le même pied, en termes de droit.

La construction citoyenne constituant le deuxième aspect du ‘’Pur100’’, sera une réalité grâce, entre autres, à la systématisation des pièces d’état civil, car Issa Sall estime ‘’qu’il est admissible que l’on fasse des pieds et des mains pour cette pièce pendant que le numérique nous donne la possibilité de le faire partout où l’on se trouve et sans perdre de temps’’. En outre, le rapport entre le spirituel et le temporel est revu par le programme, qui souligne la séparation de ces deux réalités.

L’équilibre des institutions et la bonne gouvernance sont pour le Pur des notions incontournables qui, par la voix de son candidat, compte redonner au Législatif et au Judiciaire leur pouvoir aujourd’hui supprimé par l’écrasant exercice de l’Exécutif. ‘’L’Exécutif a créé aujourd’hui une relation verticale qui lui permet de manipuler les deux autres pouvoirs’’, se désole Issa Sall. Selon lui, ‘’c’est par cette machination que le président Macky Sall a emprisonné et exilé certains candidats pour ensuite parler d’amnistie. Tout en sachant que l’amnistie ne relève pas de son domaine, mais de celui du pouvoir Législatif’’. 

‘’Demandez au président de la République combien de ministres compte son gouvernement ; il ne saurait répondre puisqu’il en a tellement nommé’’. C’est en ces termes que le candidat du Parti pour l’unité et le rassemblement a abordé la question de la bonne gouvernance comprise dans le troisième aspect de son programme. Pour Issa Sall, la réduction du nombre de ministres est un impératif. Et, visiblement, l’homme est en déphasage avec la présence de ministres conseillers au gouvernement. Bref, il n’en veut pas et compte limiter le nombre à 20 ministres ayant chacun un portefeuille clairement défini. Aussi, le Pur promet de renforcer les postes de contrôle afin de bannir toutes malversations.

Par ailleurs, le cumul de postes ne sera plus possible. ‘’Cela veut dire que les haut commis de l’Etat devront s’en tenir à leur travail. Ils ne seront pas autorisés à faire des activités politiques’’, clarifie le leader politique. Selon lui, le plus grand handicap du pays est la corruption. Un mal qui sera combattu grâce aux mécanismes de contrôle, de suivi et de traçabilité élaborés dans le ‘’Pur100’’.

Le développement économique, inclusif et durable constituant le quatrième point du programme, prend en charge la nationalisation d’entreprises créatrices de richesses. En effet, Issa Sall souhaite venir à bout de cette ‘’croissance extravertie’’  constatée au Sénégal.

Pour le Pur, le volet paix et sécurité compte avant tout s’atteler à résoudre le conflit casamançais.

Tout cet arsenal de résolutions ne sera effectif que par la mobilisation d’un financement conséquent. Et le dernier aspect du ‘’’’Pur 100 le relève. ‘’Un pays, c’est une association. Chacun doit donc contribuer à ce financement. Cependant, nous allons aussi veiller à ce que nos ressources ne soient pas bradées, comme c’est le cas en ce moment avec le pétrole et le gaz’’, croit savoir le candidat du Pur.

Qui est Issa Sall ?

La présentation du programme du Parti pour l’unité et le rassemblement a enregistré la projection d’un film sur la biographie du candidat Issa Sall et le point de vue des Sénégalais quant à sa feuille de route. Originaire de Tataguine, une localité située à 27 km de Fatick où il a fait ses études primaires, El Hadj Sall est sorti du lycée Charles de Gaulle de Saint-Louis avec un Baccalauréat scientifique. Après un passage à l’Ensut, il aura ensuite l’opportunité de bénéficier d’une bourse d’études en informatique aux États-Unis.

 De retour au Sénégal avec un doctorat, il a occupé les postes de premier vice-président du Conseil régional de Fatick. Il avait aussi à charge le traitement informatique de toutes les élections du Sénégal comprises entre 1993 et 2012. L’homme affirme s’être consacré à son domaine de prédilection qu’est  la recherche et la formation dans le supérieur. Aujourd’hui consultant international en informatique, il juge être un devoir que participer de façon active à la vie politique de son pays. Issa Sall est le fondateur de l’Isi (Institut supérieur de l’informatique) et de l’Université du Sahel créée en 1998.

 Le candidat du Pur affirme compter une seule coalition, à savoir le peuple sénégalais. Issa Sall a ajouté n’avoir courtisé aucun parti, même si, à ce jour, plusieurs leaders politiques membres du C25 lui ont témoigné de leur soutien. Il estime que la spécificité de son parti est de ne pas avoir attendu la veille du parrainage pour avoir des partenaires. ‘’Par conséquent, le parti est aujourd’hui sur pied grâce à un travail de longue haleine’’, a-t-il soutenu. La présentation de ses collaborateurs a montré la forte présence d’éminents enseignants, de doctorants et de jeunes engagés.

ISSA SALL SUR LE PROCESSUS ELECTORAL

‘’Il y a eu une tricherie flagrante…’’

En tant qu’informaticien, le leader du Pur crie au scandale et à la tricherie du régime dans le processus électoral, surtout dans son volet parrainage. Il martèle : ‘’Quand on déplace le lieu et/ou le bureau de vote de certains électeurs, lorsqu’on présente au Conseil constitutionnel un fichier électoral qui n’est pas encore stabilisé, vous pensez que ce n’est pas de la fraude ?‘’

Le candidat Issa Sall est aussi d’avis que le déficit de cartes d’électeur noté partout au Sénégal, la réduction du nombre de votants sans raison valable en plus de l’invalidation de certaines signatures pour le compte de plusieurs candidats sont des manigances du pouvoir en place. Toutes choses qui lui font dire qu’il y a eu ‘’une tricherie flagrante dans le processus électoral’’.

EMMANUELLA MAREME FAYE

Section: 
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