Selon les chiffres de l’organisation Kajoor Jankeen, 37 000 enfants sont à l’école et ne disposent d’aucun papier d’état civil. Les enfants ont profité, hier, de la Journée mondiale de la Convention des droits de l’enfant (Cde) pour adresser des messages poignants et solliciter l’aide du préfet du département en vue de corriger ces imperfections.

Le département de Thiès est confronté à la problématique de l’accès aux documents d’état civil pour les enfants. Leur droit d’aller à l’école est remis en cause. Par contre, le plus élémentaire, celui d’obtenir, dès la naissance, un extrait d’état civil, est bafoué. A Thiès, ils sont 37 000 enfants à ne pas disposer de ce document. D’où leur cri du cœur d’hier. Ils ont mis à profit la célébration de la Journée internationale dédiée à la Convention des droits de l’enfant (Cde) décalée d’un mois à cause du Gamou de Tivaouane, pour demander au préfet du département, Fodé Fall, de les aider à ‘’éradiquer définitivement’’ ce phénomène.

‘’On comprend pourquoi la protection des enfants demeure un pari difficile à gagner dans notre continent et plus particulièrement notre cher Sénégal. L’exemple des enfants victimes de violences, d’abus et d’exploitation est très illustratif. Malgré tous ces problèmes, le gouvernement du Sénégal s’est résolument engagé pour protéger ces enfants, accompagné en cela par ses partenaires techniques et financiers. Tous les enfants sont conscients que la tâche est énorme et les défis à relever très grands. Surtout dans le contexte actuel où, chaque jour, des enfants sont violentés et négligés’’, soulignent-ils dans le mémorandum lu par une jeune fille devant le préfet du département.

Organisée sous forme de randonnée pédestre, cette journée de la Cde a été un moment phare dans la vie de ces enfants. Ils étaient des milliers à marcher de la mythique place de France à la préfecture. Des efforts consentis pour réclamer leurs droits et bien-être. Ces enfants qui, pour la plupart, sont parrainés par Kajoor Jankeen, invitent le préfet Fodé Fall à faire de leurs principales revendications son cheval de bataille. ‘’Monsieur le Préfet, nous profitons de cette occasion pour vous demander solennellement de nous aider à éradiquer définitivement le phénomène des enfants sans extrait de naissance. C’est toujours triste de voir nos camarades ne pas pouvoir réaliser leurs rêves, faute de ce document ô combien précieux. Monsieur le Préfet, notre ultime message est : nous voulons que tous les enfants aillent à l’école et réalisent leur potentiel. Nous ne voulons plus voir un enfant privé de son examen final, faute d’un extrait de naissance’’, ajoutent-ils.

Après avoir écouté attentivement les enfants, l’autorité préfectorale a promis d’apporter des corrections afin de permettre à tous les enfants qui n’en ont pas, de pouvoir disposer de leur extrait de naissance.

A noter que cette journée célébrée hier a été placée sous le thème ‘’Construire un monde où chaque enfant est à l’école, à l’abri de tout danger et peut réaliser son potentiel’’.

GAUSTIN DIATTA (THIÈS)