Difficile à croire mais certains se lancent dans quelque chose d’aussi grave que le trafic de cocaïne simplement pour acheter des pièces de moteur de frigo ! Eh oui ! Banalisation oblige, pour un oui ou pour un non, toujours plus de gens deviennent ainsi des « mules »… Comme c’est le cas du premier accusé à comparaître, hier, lors de l’avant-dernière journée des Assises de Dakar.

Né en 1975, Charles Okoli est un Nigérian établi au Sénégal avec sa famille au moment des faits. Marié, père d’un enfant et époux d’une femme alors enceinte (son deuxième est né alors qu’il est en détention), l’accusé exerçait le métier de vendeur d’électroménager, notamment des réfrigérateurs de marque allemande et des pièces détachées qu’il ramenait d’Europe. C’est dans ce contexte qu’il a accepté, en avril 2009, de convoyer de la drogue à partir de Dakar vers Munich, alors qu’il était sur le point se rendre en Allemagne pour affaires… Il a donc laissé femme et enfants et s’est fait arrêter avec 20 boulettes de cocaïne dans le ventre.

Cet « abandonnement » lui est revenu en pleine figure quand, deux ans plus tard, c’est cette fois-ci sa femme qui l’a quitté pour repartir au Nigeria, ses deux bambins en bandoulière… Aujourd’hui, Charles Okoli n’a plus personne au Sénégal. Souffrant, de son propre aveu, de problèmes respiratoires, l’accusé est un homme de petite taille au visage fripé. Malgré cela, il exsude de lui une impression de sagacité, comme s’il était du genre à toujours retomber sur ses pieds… Une prédisposition confirmée par ses propos à la barre qui sont très intelligents à défaut d’être crédibles… Surtout en ce qui concerne la manière dont il a « avalé » ladite drogue.

Sacré Charles !

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Profil de l’accusé 2

Un trafiquant qui se fait rouler

Être un dealeur ne veut pas forcément dire être à l’abri des arnaques. Cette leçon, Abdulaï Candé l’a apprise à ses propres dépens… L’accusé, en effet, s’est fait rouler dans la farine dans le sens le plus littéral du terme, quand il a accepté de convoyer de la drogue pour le compte d’un ami, devenant ce qu’on appelle communément une « mule » ! Âgé de 37 ans, l’accusé est un Bissau Guinéen possédant une double nationalité, puisqu’il dispose également d’un passeport portugais… Ce caractère binational est ce qui a occasionné sa fortune, dans un premier temps… Et ensuite causer son malheur !

Il a raconté, en effet, avoir passé de nombreuses années entre l’Europe et l’Afrique, travaillant pendant de longues périodes sur le premier continent et passant des vacances épisodiques sur le second... Une fois la crise installée en Europe, il est devenu la proie des réseaux de trafiquants de drogue, après avoir perdu son emploi. Célibataire, sans enfants, l’accusé a donc accepté de convoyer 74 boulettes de cocaïne, soit près d’un kilogramme de drogue, pour la somme, tenez-vous bien, de 300 000 F CFA ! Quand on sait à combien la marchandise qu’il a eue dans son ventre s’évalue, on comprend vite qu’il s’est bien fait avoir ! Une malheureuse transaction que l’accusé a mise, lui-même, sur le compte de problèmes mentaux.

Il n’est peut-être pas fou, mais son « ami » l’a certainement pris pour un canard sauvage.

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Profil de l’accusé 3

Convoyeur de chanvre par accident

A en croire, le Malien Yaya Diawara, 46 ans, c’est à la suite d’un énorme malentendu qu’il s’est retrouvé en prison. En effet, à écouter ce convoyeur professionnel basé au port de Dakar, c’est suite à un changement d’itinéraire de dernière minute, une panne mécanique du train à bord duquel il voyageait et la disparition subite d’une dame porteuse d’un paquet suspect, qu’il aurait été arrêté par les gendarmes le 11 février 2009…

Ce jour-là, une cargaison de 10 kg de chanvre indien a été trouvée près de lui alors qu’il s’apprêtait à prendre un car pour rallier Bel air, à Dakar. Niant donc les faits depuis le début, ce mari et père d’un enfant s’est montré particulièrement pressé de mettre la Cour « de son côté », puisque c’est à peine s’il n’a pas coupé la parole à plusieurs reprises au Président Chimère Diouf dans sa hâte de lui livrer sa version des faits. Également de petite taille et de corpulence chétive, il était vêtu d’un boubou de coupe simple mais d’un joli ton de jaune poussin qui complémente cette couleur de peau qu’ont souvent les Sarakolés.

Yaya Diawara, enfin, a mis un point d’honneur à bien faire comprendre à juges, avocats et procureur que jamais au grand jamais, il n’avait déjà eu maille à partir avec la justice avant les faits qui lui ont valu sa comparution !